Femmes tabassées: le procès des prévenus se tient à Thonon la semaine prochaine

  • L’agression a eu lieu, le 8 août 2018, au-dessus de la place des Trois-Perdrix. FRANCIS HALLER

    L’agression a eu lieu, le 8 août 2018, au-dessus de la place des Trois-Perdrix. FRANCIS HALLER

Ils seront cinq à comparaître devant le Tribunal correctionnel de Thonon (France voisine). Le procès de ces Haut-Savoyards, âgés de 22 à 25 ans, se tiendra mardi 19 et mercredi 20 mai. Les cinq prévenus, tous originaires de Thonon ou Evian, sont poursuivis pour violences aggravées. Peine maximale encourue: 10 ans.

Le 8 août 2018, à 5h du matin, à la sortie de la boîte de nuit, le Petit Palace, en Vieille-Ville à Genève, cinq femmes subissent les coups de plusieurs agresseurs.

Dans l’ordonnance de renvoi que nous nous sommes procurée, le récit des faits, reconstitué grâce aux témoignages, à la vidéosurveillance et aux constatations médicales, fait froid dans le dos. Deux hommes se sont «acharnés sur elle à coups de pied dans la tête et au ventre, alors qu’elle gisait inerte», lit-on à propos de l’agression subie par la première victime, Inès (nom d’emprunt).

Quatre femmes lui portent secours. L’une d’elles finira dans le coma. «Mes clientes restent traumatisées par la sauvage et gratuite agression subie, indique Me Robert Assaël, avocat des parties civiles. Leur seul tort est d’avoir voulu, par altruisme, secourir une femme qu’elles ne connaissaient pas et qui était injustement tabassée.» L’avocate d’Inès, Me Saskia Ditisheim, renchérit: «Le procès ravive ces événements traumatiques. Ma cliente attend du procès que les accusés arrêtent enfin de nier l’évidence et qu’ils reconnaissent les faits qui leur sont reprochés.»

Nulle évidence aux yeux de Me Julien Charle. L’avocat de l’un des prévenus affirme: «Nous attendons le procès avec impatience. L’audience sera décisive pour que l’ensemble des éléments soient étudiés et notamment les contradictions concernant les éléments à charge contre mon client.» Avocate de la défense elle aussi, Me Fadila Tabani-Surmont prédit que «si les victimes attendent des explications, il n’est pas certain que le procès leur en apporte».

Vu la crise sanitaire, le procès se tiendra à huis clos partiel, soit sans public.