Le Musée d’art et d’histoire (MAH) propose, jusqu’au 15 novembre, une exposition unique dédiée au célèbre joaillier genevois Gilbert Albert. Dans le cadre majestueux de la première salle palatine, cette exposition évoque la nature célébrée et tant admirée par l’artiste; elle suggère un émerveillement continuel, aiguise l’observation du visiteur et met ses sens en éveil. Grâce à une scénographie originale, elle fait écho au foisonnement et à la créativité de l’artiste, autant qu’à ceux de la nature.
Car l’œuvre de Gilbert Albert est indissociable de la personnalité singulière du joaillier. Personnage public, libre penseur, espiègle, impertinent, il a marqué la vie de la République de Genève par sa gourmandise de vie, sa belle générosité et par son esprit critique autant que fécond.
Homme libre
Outre l’œuvre, cet hommage met donc aussi en lumière l’homme libre, qui a conjugué inventivité et révérence envers la tradition et les savoir-faire anciens. Né à Genève en 1930, de racines françaises et italiennes, Gilbert Albert a davantage appartenu aux mondes qui ont nourri ses «bonheurs de créer», qu’au territoire du bout du lac qu’il aimait néanmoins profondément. Le ciel lui offre étoiles et météorites. Il emprunte à la mer coquillages, coraux, oursins et perles, ces «larmes de joie». De la terre, il admire bourgeons et écorces, «plus beaux que le précieux». Il donne vie aux pépites d’or ou d’argent et sublime les pierres précieuses, fruits «des chocs des mondes».
Une exposition à ne manquer sous aucun prétexte pour les passionnés de l’homme, mais aussi pour ceux qui s’intéressent à l’histoire du bijou moderne.
«Gilbert Albert, joaillier de la nature», Musée d’art et d’histoire, jusqu’au 15 nov., http://institutions.ville-geneve.ch/fr/mah