Maîtriser les coûts, c’est bien, contrôler les primes c’est mieux!

  • STéPHANE CHOLLET

    STÉPHANE CHOLLET

Si nos primes étaient la résultante exacte du coût des soins dont nous bénéficions, contenir la hausse des seconds, aurait un impact direct sur les premières. La réalité est malheureusement différente. Ainsi, il est certain que les coûts assumés par nos assureurs en 2020, en raison du coronavirus, seront paradoxalement inférieurs à ce qui a été estimé pour fixer nos primes. En effet, le semi-confinement du printemps a fait baisser les consultations ambulatoires et stoppé les opérations non urgentes. La reprise dès fin avril ne comblera pas, d’ici à la fin de l’année, cette baisse importante. Nos assureurs auront donc un excédent de recettes, formule pudique pour ne pas parler de bénéfice.

Pensez-vous qu’en bonne logique cet argent non dépensé en 2020 permettra de compenser la hausse des coûts estimée en 2021? Eh bien non. Au 31 décembre les compteurs seront remis à zéro et ce surplus sera versé aux réserves, déjà largement dotées.

Et l’assureur qui voudrait procéder autrement se verrait interdire de le faire par l’Office fédéral de la santé publique (OFSP)! Alors je veux bien que l’on essaye d’obliger les assurés à passer par un généraliste avant de consulter un spécialiste, ce qui, sans contrôle, risque, au contraire, d’augmenter les coûts, mais encore faudrait-il qu’il y ait au préalable une volonté politique de contrôler l’utilisation de l’argent de nos primes. En d’autres termes que l’OFSP fasse partie de la solution et non du problème.