Le canton dévoile son plan contre la précarité

Le Département de la cohésion sociale a dressé une liste de sept objectifs prioritaires pour aider les plus démunis. Ce plan de lutte servira de boussole jusqu’en 2030. Explications.

  • A cause des mesures de semi-confinements, la pauvreté explose à Genève. STÉPHANE CHOLLET

  • Le conseiller d’Etat Thierry Apothéloz. STÉPHANE CHOLLET

Les mesures de semi-confinement, destinées à endiguer la pandémie de Covid-19, ont fait plonger de nombreux Genevois dans la précarité. Tout le monde a encore à l’esprit les files d’attente aux Vernets lors de la distribution d’aide alimentaire. Des personnes déjà en situation précaire qui se sont retrouvées du jour au lendemain sans revenu.

Pour faire face à cette nouvelle pauvreté, le Département de la cohésion sociale (DCS) a dressé une liste de sept objectifs prioritaires d’ici à 2030: améliorer le dispositif d’aide sociale, simplifier les procédures et renforcer l’accès aux droits, prévenir les situations de précarité, aider les seniors, offrir des conditions de logement dignes, renforcer le lien entre action sociale et économie. Et enfin, renforcer la cohésion sociale en milieu urbain.

L’urgence grandit

Pour Thierry Apothéloz, conseiller d’Etat responsable du DCS, les mailles du filet social ne sont plus assez étroites pour préserver toutes les victimes de la crise: «Face à un avenir incertain en termes de finances publiques, il importe de réfléchir en premier lieu à la meilleure allocation possible des ressources existantes en fonction des besoins premiers de la population.»

Car l’urgence grandit jour après jour. La situation est désormais aussi critique pour les petits indépendants dont l’activité professionnelle a connu un brusque coup d’arrêt. Le nombre d’indépendants pris en charge par l’Hospice général s’établissait à 365 dossiers au 31 décembre 2020, alors qu’il ne s’élevait qu’à 55 un an plus tôt. Soit une hausse de plus de 560% en seulement douze mois!

Cette pauvreté qui émerge brusquement vient s’ajouter à celle déjà connue de longue date à Genève, où 6% de la population bénéficie de l’aide sociale.