Depuis la terrasse du restaurant de la Maison de retraite du Petit-Saconnex (MRPS), la vue sur le parc est apaisante. Sur le chemin ombragé, une petite fille passe en trottinette sous le regard des aînés attablés. L’image résume à elle seule l’objectif des responsables de la MRPS: favoriser la mixité intergénérationnelle et faire profiter au plus grand nombre de son parc de cinq hectares. D’où leur projet baptisé Côté parc, qui comprend notamment 216 appartements à loyer accessible. Lancement officiel du chantier, ce mercredi 23 juin.
Fondé en 1849
Revenant sur la genèse du projet, Floriane Ermacora, présidente de la commission administrative, souligne: «Notre parc immobilier est extrêmement vieillissant.» Logique quand on sait qu’il s’agit, ni plus ni moins, de la plus vieille maison de retraite du canton. «James Fazy a fondé en 1849 ce qu’à l’époque on appelait un asile pour les vieillards. Le but étant que tous les Genevois arrivant à l’âge de la retraite puissent finir leurs jours dans une maison adaptée», poursuit Floriane Ermacora.
Droit de superficie
Plus de cent septante ans plus tard, la raison d’être de la MRPS demeure plus que jamais d’actualité. Reste à trouver le moyen de durer. «Et ce, sans subventions, s’agissant du bâti, précise la présidente de la commission administrative. Grâce au 1,07 million par an sur nonante-neuf ans de droit de superficie, Côté parc permettra d’assurer la pérennité de l’institution et le financement des rénovations des bâtiments existants.» Actuellement, le site comprend un établissement médico-social (EMS) de 220 lits. Auxquels s’ajoutent une structure intermédiaire de 80 appartements et une résidence pour personnes indépendantes de 128 appartements.
Et demain? «Le projet immobilier développé par notre partenaire Losinger Marazzi prévoit: 216 logements répartis dans trois bâtiments, dont un en surélévation, un appart hôtel de 100 chambres où pourront séjourner les proches des résidents de l’EMS lors de leurs visites. Enfin, la crèche passe de 48 places à 57», détaille Floriane Ermacora.
Les loyers des 216 futurs appartements se veulent accessibles, dans l’espoir d’attirer des familles de classe moyenne. «Vu le taux de vacance des logements très bas à Genève, notre institution apporte sa contribution, renchérit Philippe Cassegrain, directeur général de la MRPS. On mise sur la mixité sociale et intergénérationnelle. Nous avons ici des personnes âgées qui sont très seules. La proximité des enfants de la crèche, les animations sur la future «place du village» seront très appréciées.»
Tout comme les futurs habitants apprécieront aussi le parc. Mais quid des arbres qu’il va falloir abattre pour construire les nouveaux bâtiments? «Ils sont au nombre de 66», répond sans ciller Floriane Ermacora. «Il s’agit des arbres situés sur le parking. Le parc, lui, est préservé. On va même en replanter 88, dont un verger. S’ajoutera aussi un potager urbain.» De quoi former «un poumon de verdure au cœur de la ville», selon le mot de conclusion des responsables de la MRPS.