Nouveau plouf pour l’eau minérale de Divonne-les-Bains

  • Le projet d'usine d'embouteillage est tombé à l'eau. 123RF

Grand Genève • A défaut d’eau, c’est bien le champagne que peut savourer Vincent Scattolin, le maire de Divonne-les-Bains, en France voisine. Ce dernier vient de remporter une importante bataille juridique. Le tribunal administratif de Lyon lui a donné raison face à la Société d’exploitation des eaux minérales de Divonne-les-Bains (SEEMDLB).

L’affaire concerne le projet d’usine d’embouteillage de cette commune du Pays de Gex. Rappelez-vous: en juin 2016, la municipalité conduite par l’édile de l’époque, Etienne Blanc, annonçait son ambition de créer sa propre eau minérale.

De quoi fâcher les voisins suisses au point qu’en mai 2019, dix communes genevoises et vaudoises s’étaient alliées afin de faire barrage au projet redoutant son impact sur la Versoix (qui n’est autre que le nom de la Divonne côté suisse) ainsi que le trafic des camions lié au transport des bouteilles.

En septembre 2019, le nouveau maire de Divonne, alias Vincent Scattolin, et le conseil municipal de la ville décidaient d’arrêter le projet. Un choix attaqué en justice par les dirigeants de la SEEMDLB. Ces derniers réclamaient pas moins de 331 millions d’euros d’indemnités, pour rembourser les frais engagés et compenser la perte de chance et de gains liée à l’exploitation des contrats pendant soixante ans.

Leur requête a fait plouf. La ville de Divonne est tout de même condamnée à verser 50’000 euros pour préjudice moral et d’image au représentant de l’entreprise. «Nous étions sûrs de notre bon droit, réagit Vincent Scattolin. La justice confirme notre choix. Nous poursuivons les objectifs pour lesquels nous avons été élus: préserver, protéger et valoriser notre cadre de vie.»

Apprenant ce dernier rebondissement, le conseiller d’Etat genevois chargé du Territoire, Antonio Hodgers, s’exclame: «C’est une excellente nouvelle! Ce projet était écologiquement absurde. Et je salue le courage politique du maire de Divonne d’avoir su tirer la prise à temps. C’est aussi cela le Grand Genève.»

Pas impossible que le champagne soit sabré des deux côtés de la frontière!