«Je trouve cette amende exagérée. L’endroit où je me suis garé ne peut pas être assimilé à un trottoir», peste Manuel Hurni, verbalisé dans le quartier de Champel pour avoir garé sa moto dans un lieu qui n’est pas réservé au stationnement de deux-roues motorisés. Pourtant, d’après ce motard travaillant pour une institution de maintien à domicile, le bout de bitume sur lequel il a garé sa monture ne dérange personne puisqu’il est sans issue.
Il explique: «Ce jour-là, alors que je devais faire un remplacement au sein de l’équipe de soinS, impossible de trouver une place libre pour ma moto dans tout le quartier. Je me suis donc résigné à la mettre au fond de la voie sans issue de l’avenue Dumas 25. Il s’agit d’un bout de route rehaussé qui se termine sur un mur, à côté de deux places de stationnements bleues. J’ai bien pris la précaution de ne gêner, ni mettre en danger aucun piéton, puisqu’il est impossible pour eux d’emprunter cette voie.»
Une situation que Manuel Hurni détaille dans un courrier envoyé le 6 juillet à la Fondation des parkings (FP) pour lui demander de revoir sa décision.
Pas de quoi faire fléchir la FP. Dans sa réponse datée du 11 juillet, elle rappelle simplement qu’«il est interdit de stationner sur le trottoir, à moins que des signaux ou des marques ne l’autorisent expressément, même s’il reste un passage d’au moins 1,5 mètre pour les piétons». Pour éviter que cela ne se reproduise, le motard est invité à stationner son véhicule sur des places réservées à cet effet.
Réglementation en vigueur
Mais peut-on réellement parler d’un trottoir dans ce cas précis? D’après la Fondation, là n’est pas la question. «Qu’il s’agisse d’un trottoir ou d’un autre type d’emplacement interdit au parcage, les deux-roues motorisés ne sont pas autorisés à stationner hors des emplacements qui leur sont réservés», souligne Emmanuelle Merle, responsable de la communication. Elle ajoute: «Contrairement à ce que l’usager affirme, en disant qu'il ne gênait pas, comme il apparaît clairement sur la photo prise par nos agents au moment de verbaliser, son véhicule, tel qu’il était stationné, gênait réellement l’accès des piétons au véhicule garé en zone bleue juste à côté.» Et de rappeler que le Service du stationnement applique la réglementation en vigueur, en l’occurrence la Loi sur la circulation routière (LCR).
Contre-productif
Une réponse qui ne satisfait pas Manuel Hurni. «J’ai tenté d’invoquer le bon sens, malheureusement sans succès. Pourtant, il doit y avoir des exceptions!», estime-t-il.
«Le montant des amendes d’ordre est réglé par la loi et ne peut pas faire l’objet de «réduction», informe de son côté Emmanuelle Merle. Qui ajoute: «En l’occurrence, le Service du stationnement a confirmé qu’il n’était pas en mesure d’annuler l’amende d’ordre.»
Un message considéré comme contre-productif par le motard amendé. «La prochaine fois, je ne m’embêterai pas à trouver un lieu qui ne dérange pas», conclut-il.