Les parkings des centres sportifs coûtent un bras

STATIONNEMENT • La plupart des places aux abords des installations restent désormais vides. La faute à un tarif parfois prohibitif.

  • Au stade du Bout-du-Monde, le parking  a vu sa fréquentation fortement diminuer. HR

    Au stade du Bout-du-Monde, le parking a vu sa fréquentation fortement diminuer. HR

«Je viens courir ici régulièrement. Mais maintenant que c’est payant, j’hésite à chercher un autre endroit. C'est vraiment dommage», regrette Odille, une habitante de Champel, croisée sur le parking du centre sportif du Bout-du-Monde. En cause, les tarifs appliqués pour garer sa voiture à proximité des installations sportives, où la trentenaire avait ses habitudes. «Je dois payer un franc pour une heure. Alors que le parking est systématiquement vide. Où est l’intérêt d’avoir rendu ces places payantes? D’autant que ce n’est absolument pas le cas partout. C’est injuste», s’exaspère-t-elle.

Trois heures gratuites

Vérification faite, plusieurs centres sportifs hors Ville de Genève continuent effectivement de permettre de se garer avec son disque sans débourser un centime. C’est par exemple le cas au Grand Donzel, à cinq minutes en voiture du Bout-du-Monde, qui autorise les automobilistes à rester pendant trois heures.

Pourquoi une telle différence? «La Ville de Genève souhaite éviter que les parkings de ses centres sportifs soient occupés par des pendulaires stationnés la journée. Ce n’est pas leur vocation. Ils sont destinés aux utilisateurs des centres sportifs», répond Jérôme Paoli, chargé de communication pour le Département de la sécurité et des sports. Ainsi justifie-t-il ce changement de tarification opéré au mois de mai de l’année 2022 et qui concernent toutes les installations sportives de la ville.

Tarifs dégressifs

Les autorités informent également avoir adapté les tarifs en conséquence. «Ils sont attractifs pour les deux premières heures, moins pour des stationnements de longue durée», détaille-t-il. Concrètement, il faut débourser un franc pour se garer une heure, puis 50 centimes par tranche de 1/2 heure jusqu’à 2 heures. Après quoi le tarif devient progressif. Le week-end, un tarif avantageux est par ailleurs mis en place. Enfin, une location pour les clubs et les associations résidentes est possible pour 150 francs par mois.

Une réponse qui ne contente pas Odille, fatiguée de voir toute sa petite monnaie disparaître pour son activité sportive en plein air. «C’est trop cher. Une solution intermédiaire aurait pu être trouvée, estime-t-elle. Par exemple en renforçant les contrôles et en mettant des amendes aux pendulaires qui abusaient de la durée gratuite. Pourquoi est-ce à nous de faire les frais de ces mauvais comportements», conclut-elle.