EMPLOI • Covid-19, hausse du prix de l’électricité, inflation: les crises successives touchent de plein fouet les coiffeurs, qui déplorent aussi une baisse de fréquentation. D’après les professionnels de la branche, la situation s’est encore tendue avec l’arrivée du salaire minimum le 1er janvier 2023. Le point avec la présidente de la section genevoise de l’Association suisse de la coiffure, Claudine Schmid.
GHI: Quelle est la situation actuelle? Claudine Schmid: C’est très compliqué. La pandémie nous a fait perdre presque 30% de notre clientèle et a provoqué un véritable changement d’habitude. De nombreuses personnes se sont habituées à se laisser pousser les cheveux et à ne plus faire de couleurs. Ce n’est plus rare de voir des clientes qui venaient toutes les 3 ou 4 semaines et qui laissent aujourd’hui leurs cheveux blancs. Regardez dans la rue! Et comme si ce n’était pas assez difficile, la guerre en Ukraine a fait monter tous les prix. Aujourd’hui, de nombreux coiffeurs ont perdu près de 20% de leurs chiffres d’affaires.
– Quel est l’impact de l’entrée en vigueur du salaire minimum… Ce changement est responsable d’un coup de frein pour les patrons qui engageaient du personnel et des apprentis. Un jeune qui apprend à conduire n’a pas encore toutes les clés en tête. Notre faîtière défend donc un projet dans lequel la convention collective de travail (CCT) primerait, ce qui nous permettrait de revenir à une situation acceptable.
– Est-ce devenu plus difficile de recruter? Absolument. Dans notre branche, de nombreux contrats ne tiennent pas sur la durée. On pense que le métier de coiffeur est facile, mais ce n’est pas le cas. Cela demande beaucoup de feeling et un côté artistique. Mais aussi d’avoir un bon contact avec la clientèle. Mais, c’est le plus beau métier du monde.