L’union fait la force. Telle pourrait être la devise de l’Association genevoise de défense des locataires. Plus connue sous son acronyme, l’Asloca conseille et défend plusieurs centaines de locataires par mois. Afin d’étendre son action, elle organise désormais des rencontres dans différentes communes du canton, soit à Meyrin (le 21 juin, avec traduction en albanais), Lancy (22 juin) et Onex (28 juin). Objectif: «créer une dynamique plus collective», résume Christian Dandrès, juriste à l’Asloca.
«Les réunions que nous organisons à l’extérieur de nos bureaux, en sus de nos permanences juridiques, mettent des locataires ensemble pour qu’ils puissent parler de leurs problèmes et de la manière de les résoudre, poursuit-il. La procédure judiciaire individuelle n’est pas toujours la solution la plus efficace et la plus rapide pour répondre aux besoins des locataires. Agir collectivement s’avère souvent très efficace.»
A l’occasion de ces rencontres collectives animées par Christian Dandrès lui-même et ouvertes à tous les locataires (membres ou non de l’Asloca), l’idée consiste donc à créer des liens entre plusieurs locataires confrontés à des situations similaires. Aux yeux du juriste, «les bailleurs spéculent sur le dos de toutes et tous, même si le niveau des loyers n’a évidemment pas le même impact selon le revenu du locataire». Et le conseiller national socialiste d’ajouter: «Ces séances et ces discussions en commun permettent de rompre l’isolement de locataires parfois seuls face à leurs problèmes. Elles cassent également le sentiment d’impuissance qui émerge souvent lorsqu’on se heurte à un mur parce que le bailleur ou la régie a été sollicité dix fois en vain. Beaucoup de locataires font l’expérience du mépris et de l’arbitraire. Ces rencontres servent à affirmer la dignité de ces derniers.»
Des précédentes réunions, il ressort «l’intelligence, l’esprit de solidarité et d’audace des locataires qui ne baissent pas les bras et n’ont aucune envie de se laisser faire par leurs bailleurs, assure Christian Dandrès. Mais aussi, bien entendu, de la colère.» Le juriste revient en effet sur l’augmentation générale des prix que doivent supporter les locataires. «Les salaires ne suivent pas alors que cette année s’annonce particulièrement difficile. SwissLife, plus gros bailleur de Suisse, a déclaré qu’elle augmenterait encore ses loyers qui sont parmi les plus élevés à Genève à cause de l’augmentation du taux d’intérêt. Pourtant, les assurances et les banques qui achètent ou construisent des logements n’empruntent pas et ne sont donc pas impactées par la hausse des taux», argumente le socialiste. De manière générale, il constate que «la crise immobilière s’aggrave malgré les nouveaux logements mis en location. Les loyers continuent d’augmenter, alors que la marge de manœuvre pour contester ces hausses se réduit.» Il préconise le lancement d’une initiative populaire fédérale qui prévoirait d’instaurer «un mécanisme efficace pour empêcher les loyers abusifs et faire baisser les loyers aujourd’hui déjà trop élevés». En attendant, il se réjouit d’accueillir les Meyrinois, Lancéens et Onésiens ces prochains jours.