FESTIVITÉS • Dans notre précédente édition (lire le GHI du 21 et 22 juin), nous vous annoncions qu’il n’y aurait pas de grand feu dans la Rade cet été. Une nouvelle qui suscite des réactions variées. Sur Facebook, nos lecteurs sont partagés. Aux yeux de Rose-Marie Aubort, «tout fout le camp!» Michaël Flaks se souvient, quant à lui, du 40e anniversaire de la libération de Hanoï: «J’ai assisté sur le petit lac de l’épée restituée à un magnifique feu d’artifice de jour. C’était splendide.»
De leurs côtés, Roger Deneys et Ma Nou sont plus critiques. Le premier, ex-député PS, estime que l’annulation du feu est une «excellente nouvelle». Tant «au niveau écologique – pollution de l’air, pollution sonore, trafic automobile, protection de la faune sauvage –» que pour «un meilleur respect de quelques animaux domestiques effrayés». Selon lui, «nous pouvons certainement proposer des animations tout aussi attrayantes mais qui sont bien moins inutilement polluantes». Un avis que partage Ma Nou: «On va me lyncher, mais je trouve ça très bien, écrit-elle. A l’avenir on pourrait remplacer les feux par des drones, comme on a vu il y a quelques semaines. C’est moins nuisible et polluant.»
Pour le député MCG Skender Salihi, la pilule ne passe pas. D’où sa pétition lancée dimanche 25 juin. Lundi en fin de journée, son texte intitulé «Pour faire renaître les feux d’artifice à Genève» avait rassemblé 117 signatures.
«Quand j’ai appris la nouvelle, j’étais avec ma femme et on s’est dit: ça ne va pas!», nous explique-t-il. «J’ai 35 ans, je connais les feux depuis que je suis tout petit. Je me sens comme un gamin à qui on dit du jour au lendemain: On ne fêtera plus ton anniversaire!»
Selon lui, «les feux d’artifice font partie du patrimoine genevois. Qui plus est, ils contribuent à l’attrait touristique et stimulent l’économie locale». Pour rappel, Genève tourisme affirme que les retombées touristiques sont en fait limitées puisque l’événement se concentre uniquement sur une nuit et que 80% des spectateurs viennent du Grand Genève. L’argument peine à convaincre Skender Salihi. «Genève a perdu de son attractivité en l’absence du grand feu.» Il est persuadé, au vu des contacts qu’il assure avoir eus avec des hôteliers et des fondations, que l’on pourrait trouver des fonds.
Et d’ajouter: «Dans la foulée du spectacle de drones initié par Mauro Poggia, alors président du Conseil d’Etat, le MCG souhaite le retour du grand feu. Nous avons une des plus belles rades du monde et on ne l’exploite pas!»