Les Rues-Basses sous haute tension

Lundi 3 juillet: les forces de l'ordre sont sur le pied de guerre alors que les émeutes françaises risque de déborder sur Genève. Reportage.

  • L’imposante mobilisation policière dans  les Rues-Basses. STéPHANE CHOLLET

    L’imposante mobilisation policière dans les Rues-Basses. STéPHANE CHOLLET

EMEUTES • «Se passe-t-il quelque chose à Genève? Je n’ai jamais vu autant de policiers». En équilibre instable sur sa trottinette, une jeune fille s’approche timidement des forces de l’ordre mobilisées en nombre dans les Rues-Basses lundi 3 juillet. «Wesh, c’est la guerre!», enchaîne un adolescent. Sans quitter des yeux les va-et-vient d’une poignée de jeunes passants, le policier explique que les agents sont présents à titre préventif.

Il est vrai que sur les réseaux sociaux, l’information selon laquelle des bandes de jeunes pourraient déferler sur Genève est apparue quelques heures plus tôt. En cause, des appels aux déprédations, publiées notamment sur TikTok. Si les commerces ne se sont le plus souvent pas barricadés, quelques-uns ont cependant réquisitionné des agents de sécurité privée. D’autres ont fait le choix de vider leur vitrine, pour éviter toute tentation.

Contrôles d’identité

La Ville attend, tandis que les hommes en faction près de la fontaine de la Madeleine procèdent à des contrôles d’identité. Tout se passe sans le moindre heurt, jusqu’au à ce qu’un jeune garçon refuse d’obtempérer et s’apprête à prendre la fuite. Pari osé pour ne pas dire perdu d’avance, car le voilà aussitôt couché au sol et dûment menotté. Le gamin a mal choisi son jour pour faire le mariole.

Si la situation est calme, plusieurs groupes de jeunes hommes semblent tourner en rond entre les arrêts de Rive et de Bel-Air, de manière un peu suspecte pour l’œil du passant. La plupart sont vêtus de noir, certains ont des casques de moto. «Ils ne vont sans doute pas tarder à rentrer chez eux. La plupart ont la permission de minuit», plaisante un policier. Qui ne croyait pas si bien dire. Dès 23h, les Rues-Basses se vident. Le gros des policiers lève le camp pour une bagarre qui aurait éclaté aux Eaux-Vives. «Je suis rassuré de voir cette présence policière, salue de son côté un serveur. Grâce à elle, on n’a évité que ça ne dégénère comme en France, où c’est presque la guerre civile!»