Etudiant à Florimont, Ruben Chung n’est pas tout à fait un jeune comme les autres. A 16 ans, le Genevois est impliqué dans la lutte en faveur des droits humains et a fondé une organisation non gouvernementale (ONG), baptisée Serve4Good. But: améliorer l’accès à l’eau dans certaines zones du monde et permettre aux jeunes filles souvent astreintes à la corvée de l’eau, de poursuivre leur scolarité. Pour cela, il a développé un dispositif qui collecte l’eau grâce à une pompe solaire, baptisé «She Shelter». Un projet qui lui a valu de remporter le Swiss water partnership youth award en 2022, mais aussi d’obtenir des subventions de plusieurs communes genevoises. Interview.
GHI: D’où vient cet engagement si jeune?
Ruben Chung: Cela remonte à l’école primaire, où nous étions encouragés à participer à des activités de ce type. Chaque année, nous organisions de grands événements pour venir en aide à des personnes dans le besoin: une année pour les réfugiés, une autre pour ceux qui ont souffert de catastrophes naturelles… Au départ, je n’aurais jamais imaginé pouvoir créer moi-même un tel projet. Et pourtant! Je pense que j’ai eu de la chance d’avoir une bonne équipe pour m’aider, mais aussi une famille qui me soutient.
Pourquoi cet engagement autour de l’accès à l’eau?
L’idée est née lors d’un tournoi de tennis que j’ai organisé après le confinement pour permettre aux juniors de se retrouver après cette période d’isolement. Mais, j’avais aussi un autre objectif: reverser les fonds du tournoi pour construire des stations de lavages des mains pour aider à prévenir la propagation du Covid au Bangladesh, par l’intermédiaire de Save the Children. C’est ce qui m’a conduit à faire des recherches sur l’eau et l’hygiène, au cours desquelles j’ai découvert que c’était surtout un problème pour les filles. Ma vision de l’égalité des sexes a aussi été influencée par mes parents: chez nous, les rôles sont très partagés. Je me souviens avoir été surpris d’apprendre, que dans la plupart des autres ménages, ce ne sont pas les hommes qui cuisinent les repas! – Comment avez-vous fait pour vous lancer? Après mes recherches, il fallait trouver des fonds. Je me suis donc adressé à mon entourage: écoles, amis, famille… Mais, je me suis rapidement rendu compte que cela prendrait trop de temps. Pour aller plus vite, j’ai décidé de postuler afin d’obtenir des subventions auprès de différentes communes genevoises et d’institutions, parmi lesquelles Vandœuvres, Veyrier, Vernier ou encore les Service industriels de Genève (SIG). Et puis j’ai eu la chance de remporter le Swiss water partnership youth award en 2022! Au-delà de ces aides, j’ai également pu compter sur une de mes enseignantes, elle-même impliquée dans des projets humanitaires en Sierra Leone, notamment pour me mettre en contact avec des acteurs locaux.
Vos objectifs pour la suite?
J’aimerais continuer le travail pour mon ONG, en fonction du financement disponible. Une autre ONG nous a également contactés et souhaite collaborer pour construire davantage de «She Shelters» en Sierra Leone. Je commence également un projet similaire en Papouasie-Nouvelle-Guinée, un pays dans lequel mon père a grandi.