Etablir le dialogue entre les habitants et les autorités communales afin de maintenir des conditions de vie agréables dans le cœur de la Cité sarde, tel est l’un des principaux objectifs de l’Association des Habitants du Vieux-Carouge (AHVC) née il y a tout juste dix ans à la demande de la Municipalité carougeoise. Et sur ce point, c’est gagné. «Nous entretenons de bons liens avec les autres associations, le Boulet veillant à la sauvegarde du cadre de vie qui fait le charme de la ville, Carouge à Venir qui milite pour les zones piétonnes et les Intérêts de Carouge représentant les commerçants», raconte Caroline Morand, présidente de l’AHVC. «Et depuis plus d’une année, nous avons réussi à ce que nous soyons toutes invitées à participer et à nous faire entendre par nos autorités.»
Sportive – son dernier marathon à Madrid sur 10 km fin avril et aussi pas mal de tennis –, la femme est très active au sein de la vie carougeoise. Bénévole dans plusieurs fondations, professionnellement engagée dans le conseil aux entreprises auprès de son mari, elle a repris depuis deux ans les rênes de l’association apolitique qu’elle a intégrée dès sa création.
Habitante depuis trente ans, elle continue de prendre le pouls de la ville et de son attachement à la vie sociale, du cinéma Bio sauvé en 2004 aux longues démarches populaires entreprises depuis 2008 pour instaurer la mobilité douce au cœur du Vieux-Carouge. Rendue partiellement piétonne il y a quelques années, en même temps que le nord de la place du Marché, la rue Saint-Joseph a retrouvé l’esprit du bien-vivre ensemble auquel l’AHVC a notamment contribué en invitant l’artiste Sophie Guyot à animer les lieux avec ses sculptures lumineuses, en 2022.
La zone piétonne et ses enjeux
«Aujourd’hui, avec la piétonnisation étendue à toute la rue jusqu’à la place d’Armes, nous nous sommes concertés au sujet de la suppression des 96 places de stationnement supplémentaires en surface. Avec les autres associations, nous désirons être assurés d’obtenir une compensation par l’agrandissement du parking Sardaigne/Vibert.» Il s’agit de maintenir l’équilibre entre la préservation du patrimoine, le bien-être des résidents et la vie économique. «Un enjeu qui va aussi de pair avec les idées et projets propices à la convivialité dans le prolongement de la rue Saint-Joseph, plus riche en boutiques d’artisans qu’en cafés et terrasses. Les installations végétalisées sont belles, mais l’espace est un boulevard à vélos!» Ce qui n’empêchera pas des événements prisés par la population. Caroline Morand relève notamment la brocante qui prend désormais ses quartiers dans la zone piétonne, chaque premier dimanche du mois. Une opportunité engendrée par les travaux qui encombrent le parvis de l’église et la rue du Collège. Et puis, il y a toujours l’effervescence du marché aux fruits et légumes, deux matins par semaine sur la place du Marché. Toute une atmosphère particulière qui, du printemps à l’automne, s’anime le jeudi soir au rythme des apéros. Une invite à la flânerie qui se propage dans les alentours.
A Carouge, un véritable art du vivre ensemble
Ville ouverte à l’ambiance joyeuse et solidaire, la Cité sarde conserve jalousement son art de vivre au quotidien. Depuis dix ans, l’Association des habitants du Vieux-Carouge apporte sa pierre à l’édifice.