«Ne soyons pas dupes. L’Etat a la volonté sournoise de rendre les places de deux-roues motorisés payantes», accusent des élus genevois de droite dans une pétition signée Yves Menoud, patron de la Nouvelle organisation des entrepreneurs. En cause: la mise en consultation d’une limitation de la durée de stationnement des deux-roues motorisés sur voirie ainsi que la tarification des places, prévue dans le Plan d’action du stationnement 2020-2025. En une semaine, le texte a récolté près de 2000 signatures.
Pourquoi cette levée de boucliers avant même le résultat de la consultation? «S’il n’y a pas d’opposition claire et nette dès le départ, le Conseil d’Etat peut l’interpréter comme un signal positif», répond le conseiller municipal PLR à Collonge-Bellerive Darius Azarpey. Les pétitionnaires avancent de nombreux arguments: «Il est incompréhensible que l’Etat s’acharne sur les deux-roues motorisés au vu de leur apport en termes de fluidité du trafic, de leur occupation au sol d’à peine 1/5 de celle d’une voiture et de leur future électrification», lit-on sur le document distribué aux abords des places. Darius Azarpey complète: «Ce type de véhicule peut être une solution à nos problèmes de mobilité actuels. Nous demandons une vision claire». La pétition doit être déposée au Conseil administratif de la Ville de Genève et au Conseil d’Etat dans quelques semaines.
Un tiers de place en plus
Darius Azarpey, qui est également le vice-président de Genève roule, informe qu’une motion devrait aussi être déposée prochainement devant le Conseil municipal de la Ville de Genève. Elle réunit le PLR, l’UDC et le PDC et demande un tiers de place en plus pour les deux-roues motorisés sur la commune. Enfin, un troisième texte sera adressé au niveau cantonal. Il s’agit d’une demande de subvention de l’Etat pour aider les conducteurs qui veulent réduire le bruit de leur engin.
De leur côté, les autorités rassurent: «A ce stade, l’Etat examinera plutôt la pertinence de limiter la durée de stationnement des deux-roues motorisés», selon Roland Godel, porte-parole du Département des infrastructures. Qui ajoute: «Il n’y a pas de projet au calendrier pour rendre payant le stationnement des deux-roues motorisés, même si, c’est une option qu’on ne peut pas écarter à long terme».