CIRQUE • C’est une belle histoire, poétique et délicate que celle de Limbes, le nouveau spectacle du cirque Starlight. Le public est plongé dans un univers de toiles grises et de fumée. C’est l’instant crépusculaire. Des créatures étranges mais attachantes errent. C’est alors qu’une fille apparaît dans cet endroit mystérieux. Elle a tout oublié, elle ne parle pas. Elle veut fuir mais elle ne voit pas d’issue. Les personnages, qui peuplent les lieux, veulent venir à sa rescousse. Elle s’interroge: sont-ils dignes de confiance?
Sur la piste et dans les airs, le visage caché sous des masques ou exposé à la lumière, les artistes dansent, jouent de leur corps, miment. Ils entraînent le spectateur vers un ailleurs à la fois proche et lointain, le temps de traverser et d’explorer les limbes.
Le metteur en scène, Christopher D. Gasser, s’est inspiré d’une invention suisse: les masques larvaires, autrement dit, des masques utilisés à un stade non achevé. Le spectacle s’est construit autour de ces objets. «Il fallait trouver une histoire qui leur correspond. Car les masques sont naïfs, innocents. Ils ont l’air perdu mais cela ne leur pose pas de problème», explique-t-il. Membre de la cinquième génération d’une famille de circassiens, l’auteur a voulu préserver la tradition tout en y ajoutant un élan contemporain.
«Limbes», cirque Starlight, jusqu’au 20 avril, plaine de Plainpalais.