GROGNE • «C’est purement scandaleux. Ils se trompent et m’infligent quand même une amende de stationnement. On marche sur la tête», tonne Patrice*, habitant du quartier de la gare des Eaux-Vives et propriétaire d’une moto. En cause: une amende qui lui a été infligée par la Fondation des parkings pour s’être garé avec son deux-roues sur l’îlot central de l’esplanade de la nouvelle gare, aménagé exclusivement pour le stationnement de vélos. Jusque-là rien d’illogique. Sauf que le motard découvre avec stupeur un document de présentation qui indique que des emplacements sont bel et bien prévus à cet endroit pour les deux-roues motorisés!
Ni une ni deux, le conducteur s’empresse d’écrire au Service de l’aménagement, du génie-civil et de la mobilité (AGCM) de la Ville de Genève pour demander des explications. Avec une idée derrière la tête: faire annuler son amende. Quelques jours plus tard, la réponse des autorités lui donne raison. «Nous confirmons que l’Office cantonal des transports (OCT) reconnaît l’erreur figurant sur le document d’information établi avec la Fondation des parkings», écrit par mail un ingénieur de l’AGCM. Qui promet de faire suivre à la Fondation et à l’OCT pour leur signifier ce couac. «Ceci vous apportera un crédit supplémentaire pour faire valoir votre recours auprès des agents municipaux», conclut le courrier.
Comment une telle erreur a-t-elle pu se produire? «Nous n’avons pas participé à l’élaboration de ce document», répond Anaïs Balabazan, déléguée à l’information et à la communication à la direction du Département de l’aménagement, des constructions et de la mobilité (DACM). Elle ajoute: «Nous avons sollicité par e-mail l’OCT qui confirme l’erreur, tout en précisant que ce document de communication établi en 2019 pouvait ne plus être conforme aujourd’hui, au gré des réalisations ultérieures et de l’évolution de l’aménagement du territoire.»
«Mais est-ce normal de payer une amende alors que l’erreur est manifeste?», s’interroge Patrice qui a fait opposition. Réponse des autorités: «Les éléments tels que les panneaux de signalisation ainsi que l’arrêté de circulation sont corrects. Les deux-roues motorisés ne sont pas autorisés à stationner ici. L’erreur ne concerne pas le cadastre, mais bien un document d’information.» Pas de quoi convaincre le motard, qui accuse les différents services de se renvoyer la balle. «Ils émettent des informations contradictoires, je ne lâcherai pas l’affaire», promet-il.
*Prénom fictif.