Un «nano-hub urbain» pour le transport de marchandises

ÉCOLOGIE • A Carouge, un petit container servant de dépôt (très) provisoire pour les camions a été installé dans un lieu stratégique. La livraison se fait ensuite par vélo-cargo dans un rayon de deux kilomètres.

  • Les containers seront déployés dès le mois de septembre pour une durée d’une année. DR

    Les containers seront déployés dès le mois de septembre pour une durée d’une année. DR

«Réduire l’impact des tournées des camions dans un quartier et améliorer l’efficacité logistique». Voilà l’objectif d’un projet pilote de «nano-hub» urbain, testé par la Ville de Carouge, associée pour l’occasion à l’Office cantonal des transports, les Villes du Grand-Saconnex et de Meyrin, l’entreprise de livraison Ovo logistique ainsi que le programme éco21 des Services industriels de Genève (SIG). Concrètement, il s’agit de micro-dépôts, installés dans des lieux stratégiques, pour servir de points de livraison pour les camions. Une fois déposée, la marchandise pourra être livrée par vélo-cargo dans un rayon ne dépassant pas deux kilomètres.

Entre 10'000 et 15'000 francs

«Il s’agit d’un simple transfert. Les vélos-cargo peuvent transporter les mêmes contenants qu’un camion, ce qui nous permet d’avoir des livraisons sans reconditionnement. En plus d’être efficace sur le plan économique, cela permet de réduire les nuisances», détaille Olivier Starkenmann, cofondateur d’Ovo. Pour pouvoir transporter des palettes et des colis de gros volume avec une petite reine, un investissement conséquent a été nécessaire. «Chacun de nos dix vélos coûte entre 10’000 et 15'000 francs. En plus de posséder deux batteries, ils sont équipés de freins et de moteurs spéciaux, ce qui est indispensable pour réaliser de tels transports», précise l’entreprise.

Généraliser le concept

Actuellement en phase de pré-test, les containers seront déployés dès le mois de septembre pour une durée d’une année. Après Carouge, Le Grand-Saconnex et Meyrin éprouveront aussi le dispositif, essentiellement dans les quartiers piétons. A noter qu’en Ville de Genève, plusieurs élus de gauche et de droite militent eux aussi pour un système de hub de livraison, défendant les vertus écologiques et économiques de ce système (lire notre édition du 11 mai).

«Nous sommes là pour tester un modèle d’affaire et comprendre comment il peut être viable. C’est une approche totalement différente par rapport à ce qui se faisait jusqu’ici dans le secteur, avec une logistique très souvent centralisée», ajoute Olivier Starkenmann.

Pour l’heure, le projet pilote a surtout séduit des transporteurs et des distributeurs, notamment pour la livraison de marchandises à des commerces et des privés, comme les restaurants. Par ailleurs, les vélos-cargo participent aussi à plusieurs collectes, notamment de matériaux revalorisables.

En cas de succès, l’expérience du «nano-hub» pourrait être répliquée ailleurs. «Notre objectif est de généraliser le concept et de le proposer à d’autres acteurs. Pour cela, nous cherchons à développer nos partenariats», conclut le cofondateur d’Ovo.