«C’est la dernière ligne droite. Nous sommes super excités!», se réjouit Yann Flores, au milieu de sa future boucherie, qui fait face à Uni-Mail, dans le quartier de Plainpalais. Avec son ami d’enfance Ruben Magnin, ce boucher charcutier s’apprête à ouvrir les portes d’un nouvel établissement baptisé Meaty, qui proposera de la viande exclusivement genevoise et responsable. L’idée? L’entreprise achète une bête entière directement à l’éleveur, partagée ensuite entre les clients.
Un concept qui a germé dans l’esprit des deux entrepreneurs à l’occasion de nombreuses discussions animées. «Avant cette aventure, j’étais devenu «anti-viande», industrielle en tout cas, reconnaît Ruben Magnin. Mais l’approche de Yann et sa volonté de proposer une viande responsable m’ont convaincu.»
Contre l’élevage intensif
«Nous sommes tous les deux des amoureux des animaux et opposés à l’élevage intensif, complète Yann Flores. La viande que nous vendons provient d’animaux abattus individuellement, que l’éleveur accompagne d’un bout à l’autre de la chaîne. Contrairement à ce qui se fait dans les abattoirs industriels.» A noter que les Suisses sont appelés à voter le 27 septembre sur l’élevage intensif.
Sensibles au bien-être des bêtes
De leur côté, les deux amis affirment ne pas craindre d’éventuels caillassages de la part d’antispécistes. Comme cela avait notamment été le cas de la boucherie du Molard en mai 2018. «Nous sommes extrêmement sensibles au bien-être des bêtes. Finalement, nous sommes du même côté que ces militants», estiment-ils.
Depuis deux ans, le duo éprouve son modèle de vente via son site internet. Concrètement, l’acheteur sélectionne en ligne le morceau qui l’intéresse. De son côté, l’entreprise assure la découpe, la maturation ainsi que la livraison à vélo réfrigéré. «Les consommateurs sont de plus en plus sensibles aux conditions de l’animal, à la qualité de ce qu’ils mangent ainsi qu’à la provenance. Nous avons le sentiment d’avoir répondu à une problématique», détaille Ruben Magnin, qui assure notamment la partie informatique de l’entreprise.
«Répondre à un besoin»
Pourquoi avoir choisi d’installer leur arcade à Plainpalais? «Il n’y a aucune boucherie dans ce secteur. Régulièrement, des clients m’interpellaient sur cette question. C’est donc avant tout pour répondre à un besoin», répond Yann Flores, qui se réjouit de tenir la boutique.
Autre avantage: un meilleur contact avec le client, notamment en ce qui concerne la possibilité de le conseiller. «Certaines personnes aiment venir discuter avec nous et pouvoir voir la marchandise», confirme le boucher, avant de repartir tailler une bavette.