Une campagne pour lever les tabous autour du suicide

PRéVENTION • Lancée par deux associations genevoises, «Faut en parler» aborde la question du suicide avec tact et efficacité. Les nombreux témoignages visent à briser les tabous et déconstruire les idées reçues autour de la santé mentale.

  • Différents podcasts sont utilisés pour sensibiliser le public. DR

    Différents podcasts sont utilisés pour sensibiliser le public. DR

Pourquoi avons-nous honte de notre propre souffrance? Peut-on aller mieux même lorsque l’on souffre terriblement? Où trouver de l’aide, et comment en parler? On le sait, le suicide cristallise de nombreuses émotions et interrogations. Aussi déstabilisantes que communes à tous les humains, celles-ci appellent toutes à une réponse sans équivoque: il faut en parler.

Afin de faire sauter ces tabous autour du suicide, deux associations genevoises Stop Suicide qui s’occupe de la prévention du suicide des jeunes, et Minds qui agit pour la santé mentale, ont lancé une campagne de sensibilisation aussi originale qu’instructive, intitulée «Faut en parler». Elle est disponible sur les sites internet des deux organisations.

Témoignages francs et touchants

«Le premier objectif de nos associations est d’agir pour promouvoir la santé mentale et d’aborder sans tabous les thématiques y relatives, explique Sophia Perez, responsable chez Stop Suicide. Avec «Faut en parler», on vise à toucher toutes les personnes concernées directement ou indirectement afin qu’elles puissent s’identifier à nos messages et agir.»

La campagne propose ainsi des témoignages en immersion francs et touchants qui conduisent à comprendre, s’imprégner d’histoires personnelles, en faisant passer par toutes les émotions: surprise, colère, tristesse, mais aussi optimisme et espoir. Avec un but précis: faire savoir qu’il est possible de se rétablir et d’aller mieux après les épreuves.

Fait original, la campagne se fonde sur trois outils principaux: des interviews écrites de professionnels du domaine, des articles de fond destinés à décrypter les émotions et à transmettre les messages fondamentaux de santé publique, et enfin quatre épisodes de podcasts, réalisés par la journaliste Julie Bianchin sous forme de témoignages destinés à briser les tabous et déconstruire les idées reçues autour de la santé mentale et du suicide.

Diversifier les outils de prévention

«Avec le Covid, nous nous sommes rendu compte que les podcasts étaient des outils de plus en plus utilisés, souligne Sophia Perez. D’où l’idée d’y avoir recours pour cette campagne, une démarche qui s’inscrit complètement dans notre stratégie de diversifier nos outils de prévention pour pouvoir toucher un maximum de personnes.»

Projet commun aux deux organisations et financé par leurs fonds propres, la préparation de la campagne «Faut en parler» aura nécessité près d’une année de travail entre la recherche et le recueil des témoignages, la réalisation et la mise en place des contenus.

Podcasts, articles et interviews sur www.minds-ge.ch et www.stopsuicide.ch