Une pétition contre la carte de réduction pour les femmes

VILLE DE GENÈVE • Lancé par deux PLR mais se voulant apolitique, le texte exige la suppression de la motion visant à instaurer une baisse de 20% des tarifs d’entrée dans les institutions culturelles et sportives pour la gent féminine.

  • Le conseiller municipal PLR en Ville de Genève Kevin Schmid et le vice-président du parti cantonal, Darius Azarpey. DR

    Le conseiller municipal PLR en Ville de Genève Kevin Schmid et le vice-président du parti cantonal, Darius Azarpey. DR

Décidément, ça ne passe pas! Ils ont beau retourner le problème dans tous les sens, cette carte offrant aux femmes 20% de réduction sur les entrées dans les institutions culturelles et sportives de la Ville de Genève est une aberration aux yeux de Kevin Schmid et Darius Azarpey. Pour lutter contre la motion adoptée le 9 février par le Conseil municipal qui demande à l’exécutif d’étudier la création de ladite carte, ces deux jeunes PLR ont décidé de lancer une pétition.

«Source de divisions»

«Cette proposition est source de divisions au sein de la société. Elle victimise la femme et qui plus est, elle est anticonstitutionnelle. Ce n’est pas de cette façon qu’on va servir l’égalité!» s’exclame Darius Azarpey, vice-président du parti cantonal.

Revendiquant un attachement profond à la cause féministe, le conseiller municipal en Ville de Genève, Kevin Schmid enchaîne: «Avec des mesurettes de ce type, on place dès le départ les femmes dans une situation de faiblesse. Au lieu de rétablir l’égalité salariale, on leur propose d’aller à la piscine avec un rabais. Cette victimisation n’aide pas les générations futures à avoir confiance en leurs capacités.»

Autant d’arguments qui ont déjà été avancés à l’occasion du débat en plénière mais qui n’ont pas suffi à inverser le vote. Dès lors, pourquoi revenir à la charge? D’autant qu’il s’agit d’une simple motion, autrement dit, la carte n’est, pour l’heure, pas prête de voir le jour... «Justement, alors même qu’il s’agit pour le moment d’une proposition, les oppositions sont déjà légion», commente Darius Azarpey. Le duo assure avoir reçu de nombreux retours de simples citoyens, hommes et femmes, à tendance de droite comme de gauche, particulièrement remontés contre cette carte.

Une association apolitique

«Nous voulons porter le débat sur la place publique, insiste Kevin Schmid. La pétition, qui est apolitique, nous permettra, forts du soutien de la société civile, de demander le retrait de la motion.» Dans la foulée, une association, qui souhaite dépasser le clivage gauche-droite, va être créée afin de se positionner sur ces questions à l’avenir. L’assemblée constitutive est agendée au mercredi 2 mars.

«Notre objectif est aussi de faire des propositions concrètes et efficaces plutôt que cette mesurette, poursuit Darius Azarpey. On pourrait renforcer les contrôles sur les salaires, promouvoir le télétravail ou encore agir sur la déduction des frais de garde.»

Last but not least, le duo assure que si la motion venait à être maintenue, le jour où la carte deviendrait une délibération du Conseil administratif, l’association irait jusqu’au référendum.