Vélo électrique volé: «A ma surprise, je n’étais pas couvert!»

MÉSAVENTURE • Le conseiller d’Etat Antonio Hodgers s’est fait dérober deux vélos coup sur coup et a eu toutes les peines du monde à se faire rembourser par son assurance. Récit.

  • Antonio Hodgers, bien marri, en découvrant qu’on lui a volé son vélo... pour la deuxième fois  en moins de deux mois! DR

    Antonio Hodgers, bien marri, en découvrant qu’on lui a volé son vélo... pour la deuxième fois en moins de deux mois! DR

L’histoire est cocasse. L’intrigue se noue dans la cour de l’Hôtel de Ville. Le personnage principal n’est autre que le conseiller d’Etat Antonio Hodgers. Ce dernier, comme tout Vert digne de ce nom, se déplace à vélo. Un deux-roues électrique qui l’emmène partout ou presque depuis huit ans. Seulement voilà, mi-décembre, un malandrin lui vole sa monture.

Comme tout citoyen, Antonio Hodgers se tourne vers son assureur. Il reçoit, en guise de dédommagement la somme de 2000 francs. «Comme le nouveau vélo que j’avais commandé coûtait plus cher, j’ai contacté mon assurance pour connaître leurs offres afin d’être mieux couvert.» Un conseiller lui propose de modifier son contrat. «Et ainsi d’être couvert à hauteur de 5000 francs.» Le tout moyennant, bien entendu, une hausse de sa prime. L’affaire est conclue. Et, c’est confiant, que l’élu écolo enfourche sa nouvelle monture pour se rendre au bureau.

Dans la cour de l’Hôtel de Ville

«Mais, le 1er février, je me suis à nouveau fait voler mon vélo alors qu’il était cette fois attaché dans la cour de l’Hôtel de Ville.» Rebelote! Deux fois, en moins de deux mois... Un brin gêné, Antonio Hodgers sollicite son assurance pour se faire rembourser.

Quand, ô surprise, il découvre que son vélo n’est en fait pas couvert par son assurance ménage. Un comble! «Il s’agit d’un vélo électrique pouvant aller jusqu’à 45 km/h, or, il est considéré comme un cyclomoteur et n’est pas donc pas assuré!» De quoi faire rager l’élu qui avait pourtant bel et bien spécifié la nature de son deux-roues au conseiller. «Si j’avais su, je n’aurais pas pris ce contrat!» peste Antonio Hodgers.

Parvenue aux oreilles de ses collègues, l’anecdote réveille les instincts d’avocat de Mauro Poggia. Spécialisé dans le domaine des assurances, ce dernier se fend d’un courrier à l’assureur, expliquant que son «client» a été dupé et les priant de procéder au remboursement.

«Au début, ils ne voulaient rien entendre», raconte Antonio Hodgers à la fois amusé et un brin désabusé. Et ce, car le contrat précise bel et bien (comme on peut le lire sur le site internet) que «les vélos électriques pouvant rouler jusqu’à 25 km/h sont automatiquement inclus dans l’assurance ménage. (...) En revanche, nous ne pouvons pas assurer les vélos électriques roulant à plus de 25 km/h.» Le comparateur en ligne comparis.ch, confirme que «certaines assurances inventaire du ménage ne couvrent pas les vélos électriques rapides (max. 45 km/h)» et que «selon l’assurance, la souscription d’une option supplémentaire ou d’une couverture séparée peut être nécessaire». Un conseil dont Antonio Hodgers aurait bien aimé bénéficier...

«Il faut les prévenir!»

«Au-delà de mon cas personnel, je pense que beaucoup de propriétaires de vélos électriques pensent être couverts et ignorent cet alinéa caché dans leur contrat. Il faut les prévenir!», précise-t-il, expliquant ainsi la raison de ce récit. La ténacité du duo a finalement payé puisqu’Antonio Hodgers a été remboursé.

En expert, Mauro Poggia souligne: «Toute clause ambiguë s’interprète au détriment de l’assureur. Autrement dit: si le contrat que les assureurs ont eux-mêmes rédigé n’est pas clair, tant pis pour eux!» Et le conseiller d’Etat de conclure: «Cette histoire rappelle qu’une bonne couverture est essentielle!»