A vendre, le carrousel des Fables risque de quitter Genève

PATRIMOINE • Véritable témoin du passé de notre ville, le manège installé au Jardin botanique cherche un acquéreur. Son propriétaire, les Etablissements publics pour l’intégration, milite pour qu’il reste à Genève.

  • L’emblématique carrousel des Fables et ses douze nacelles risquent de quitter Genève  si son propriétaire ne trouve pas de repreneur local. DR

    L’emblématique carrousel des Fables et ses douze nacelles risquent de quitter Genève si son propriétaire ne trouve pas de repreneur local. DR

    Vous êtes forcément monté dans l’une de ses nacelles pour un petit tour au pays de l’enfance! Pendant plus de vingt ans, le célèbre carrousel des Fables a accueilli et amusé des générations de Genevois au Jardin botanique, mais aussi, avant cela, à Plainpalais et sur la place du Rhône.

    Majestueux, avec son mât qui date de 1908 et ses deux étages, le manège est à vendre. Témoin d’une époque où la Suisse était une importante puissance industrielle, l’installation exploitée par les Etablissements publics pour l’intégration (EPI) suscite notamment les convoitises à l’étranger. Mais l’institution actuellement propriétaire voudrait que le manège reste au bout du lac.

    Changement de mains?

    Arrêté en 2020 en raison de la crise du Covid, l’ouvrage de 14 mètres et ses douze nacelles se trouvent actuellement dans les entrepôts des EPI, où il est entretenu et régulièrement contrôlé.

    Pourquoi vendre? «Notre mission est l’intégration sociale et professionnelle, notamment des personnes en situation de handicap. Pourtant, depuis plusieurs années, peu de nos bénéficiaires manifestaient un intérêt pour cette activité, qui n’était presque plus tenue que par nos encadrants», répond Magali Ginet Babel, directrice générale des EPI. Et de préciser: «Cela ne répond donc plus au mandat qui nous est confié par l’Etat».

    Plus largement, l’institution déplore un résultat financier déficitaire pour un objectif d’intégration faiblement atteint.

    Patrimoine local

    Mais à qui vendre? Plusieurs démarches ont été entamées auprès d’acteurs locaux privés et associatifs pour la reprise du carrousel. Problème: en fonction du repreneur, l’ouvrage pourrait partir à l’étranger, notamment s’il est destiné à des fêtes foraines.

    «Le projet est de conserver ce carrousel unique au monde à Genève et de le rapprocher d’une activité sociale. Nous avons une responsabilité face à cet objet historique», juge Catherine Moroni, responsable du département commercial des EPI. Et d’ajouter: «Nous sommes convaincus que ce manège représenterait une réelle plus-value pour notre cité».

    50’000 francs

    Le coût pour devenir l’heureux propriétaire: 50’000 francs. «Le carrousel a été expertisé, mais il faut tout de même prévoir des frais d’entretien relativement importants», prévient Catherine Moroni. Les EPI assurent même qu’ils peuvent offrir un accompagnement à celui qui reprendra le manège. «Nous avons des équipes techniques et des ateliers en interne», conclut la responsable, qui espère voir à nouveau briller les yeux des petits (et grands) Genevois.

    Informations supplémentaires sur www.epi.ge.ch ou au 022 949 03 33

    Un peu d’histoire

    Installé à l’origine sur la place du Rhône, le carrousel a également passé un an au Jardin anglais avant de rejoindre le cœur du Jardin botanique en 2004 pour une quinzaine d’années. A l’origine de sa réfection: l’association Copyart. Cette structure rejoindra les EPI (Etablissements publics pour l’intégration) en 2010, point de départ de l’exploitation du manège pour la réinsertion professionnelle. A noter encore que la technicité de cette pièce d’art met en valeur de nombreux savoir-faire, allant de la menuiserie à la mécanique en passant par la serrurerie.