Votation du 18 juin 2023 - "Pour un congé parental maintenant!"

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  • Sylvain Thévoz. DR

  • Aurélien Barakat

Un important progrès social

Aurélien Barakat, vice-président des Vert'libéraux - Genève

OUI • Genève a l’opportunité de réaliser un important progrès social en votant oui au congé parental. Les avantages d’un tel congé sont nombreux: renforcement des liens entre parents et enfants, avancée pour l’égalité femmes-hommes, meilleure conciliation entre vie familiale et vie professionnelle, gains pour notre économie.

Alors qu’au niveau fédéral, rien n’avance, les Vert’libéraux ont trouvé une approche cantonale en faveur des familles: instaurer le financement obligatoire d’un congé de 24 semaines, 16 pour la mère et 8 pour le père, dont 2 peuvent être échangées entre parents en cas d’accord. Ce congé est peu coûteux et soutenu aussi bien par des syndicats que par des faîtières économiques.

L’initiative des Vert’libéraux est la seule solution permettant l’introduction d’un tel congé dès aujourd’hui. Elle a d’ailleurs été plébiscitée tant par le Conseil d’Etat, alors à majorité de gauche, que par le Grand Conseil, à majorité de droite. Et pourtant, certains parlent d’une atteinte aux droits des mères. La réalité est tout autre: l’initiative préserve les droits acquis des femmes. Elle introduit en plus la garantie de ne pas perdre des semaines de congé pour celles qui souhaitent retourner plus rapidement au travail. Le congé ne sera pas octroyé par les employeurs? A l’heure de la pénurie de main-d'œuvre des jeunes, ceux-ci se tireraient une balle dans le pied.

Il est consternant de voir des partis de gauche en arriver à combattre un progrès social. Les Genevoises et Genevois méritent mieux et sauront saisir l’opportunité d’avancer en votant oui au congé parental le 18 juin!

 

Une initiative trompeuse

Sylvain Thévoz, député au Grand Conseil (PS)

NON • L’initiative 184, intitulée de manière trompeuse «Pour un congé parental maintenant!», ne prévoit pas d’accorder un congé parental, mais impose uniquement son financement. Les entreprises resteront totalement libres d’octroyer ou non ce congé que les travailleuses et travailleurs auront cofinancé avec les employeurs! Les initiants admettent que ce «congé» sera financé par une augmentation du coût du travail. En période de crise et d'inflation, cela revient à se tirer une balle dans le pied. Les indépendants sont aussi les grands oubliés de cette initiative. Rien pour eux! Plus grave encore, le fait de faire transiter 2 semaines d’un(e) conjoint(e) vers un(e) autre remet en question l’acquis de Genève des 16 semaines de congé maternité payé pour les femmes. De nombreux écueils juridiques plombent déjà cette initiative au destin incertain devant les tribunaux.

Cette initiative trompeuse devrait, par souci d’honnêteté, être corrigée comme suit: «Pour l’obligation immédiate de financer une assurance pour un congé parental, sans aucune garantie pour les Genevoises et Genevois d'en bénéficier, la décision d'octroi ainsi que sa durée étant soumise au bon vouloir des employeurs»!

Cette initiative n'est pas progressiste. Elle crée de dangereuses inégalités et renchérit le coût du travail, sans apporter de droits. Ne nous laissons pas berner par un titre trompeur. Cette initiative, c'est comme accepter de payer son repas au restaurant en avance sans aucune garantie d'être servi. Oui, nous défendons un congé parental plus généreux, mais surtout pas comme ça.