Si vous êtes adepte de l’Art nouveau, c’est à Bruxelles qu’il vous faut aller en cette fin du mois de janvier. La Brafa Art Fair, la célèbre foire d’art et d’antiquités, une des plus connues au monde, en a en effet fait le thème privilégié de sa 68e édition.
Pour cause: c’est à Bruxelles qu’est né l’Art nouveau, en 1893, lorsque l’architecte Victor Horta (1861-1947) y bâtit l’Hôtel Tassel, une construction iconique considérée comme l’acte fondateur de l’Art nouveau dans la capitale belge.
Ce premier bâtiment «Art nouveau» fait rapidement des émules. Dès janvier 1893, Paul Hankar (1859-1901), confrère de Victor Horta, déposait les plans de sa demeure personnelle souvent considérée comme la première maison «Art Nouveau» dans un style plus géométrique très différent de la courbe propagée par Horta, mais tout aussi emblématique du mouvement qui dès lors ne cesse de prendre de l’ampleur.
Avec ses façades très visuelles et décoratives et ses intérieurs à la décoration personnalisée, forte de couleurs chaudes et des verrières laissant passer le plus de lumière naturelle possible, il séduit la grande bourgeoisie belge.
Idéologique
Mais au-delà de son pan architectural et décoratif, l’Art nouveau est avant tout idéologique. Les artistes, architectes et artisans de l’époque, effrayés par l’industrialisation qui s’intensifie, prônaient un retour à la nature, à la qualité et à la durabilité des objets fabriqués mais également à la beauté comme idéal de vie.
Afin de permettre au public de s’inspirer de cet esprit si particulier, non dénué d’un véritable romantisme, plusieurs galeries de la Brafa vont donc proposer des objets exceptionnels que le public aura rarement eu l’occasion de découvrir par le passé...
En outre deux «Brafa Art Talks» seront consacrés à ce thème, l’un présenté par Benjamin Zurstrassen, le célèbre conservateur du Musée Horta et intitulé Bruxelles 1893, naissance de l’Art nouveau et l’autre par le professeur Werner Adriaenssens, conservateur des Collections XXe siècle aux Musées royaux d’Art et d’Histoire qui reviendra sur les secrets de la très prisée collection Art nouveau de la Fondation Roi Baudouin.
La Suisse en force
Enfin, l’édition 2023 de la Brafa ne se contente pas de mettre en valeur l’Art nouveau. Comme à l’accoutumée, une vingtaine de catégories d’art y seront également représentées, marque de son éclectisme originel: art africain, art oriental, joaillerie, orfèvrerie, mobilier et objets d’art du Moyen Age au XXIe siècle, peintures anciennes et modernes, art et design contemporain, sculpture, céramique, verrerie, porcelaine, tapis et textiles, dessins, mais aussi bandes dessinées originales, gravures, livres rares et photographie proposées par des galeries en provenance d’une quinzaine de pays dont la Suisse, présente en force avec dix exposants. Au total, 10’000 à 15’000 objets seront proposés aux visiteurs sur plus de 20’000 m2 de surface d’exposition.