«A Genève, il n’existe aucune règlementation sur la vente de tabac»
Jean-Paul Humair, médecin directeur au CIPRET-Genève.
En Ville de Genève, les petites échoppes à marrons ou plus exactement à châtaignes occupent neuf espaces: Cornavin, Bourg-de-Four, place du Marché, Rond-Point de Plainpalais pour n’en citer que quelques-uns. Là, les appareils à charbon grillent les petits fruits dont la présence sonne le glas des mois ensoleillés. Mais d’où viennent-ils?
«En 2019, 2617 tonnes de châtaignes ont été importées en Suisse, soit 304 g par habitant. Trois quarts d’entre elles étaient originaires d’Italie», relève Astrid Gerz, de l’Association Patrimoine culinaire suisse.
La production helvétique ne peut, à elle seule, couvrir la totalité de la consommation autochtone, singulièrement d’octobre à mars. Période durant laquelle la demande est particulièrement élevée. D’autres pays alimentent donc le marché suisse de la châtaigne.
La Fédération romande des consommateurs (FRC) précise que l’Espagne et même la Chine figurent parmi les fournisseurs. Il est vrai que le châtaigner est un arbre exigeant. Comme le souligne l’Union fruitière lémanique, il apprécie les sols légèrement acide (pH compris entre 6-6.5) et avec peu de calcaire actif. C’est pour cette raison qu’en Suisse, on le retrouve principalement cultivé au Tessin, en Valais, et dans quelques zones des cantons de Vaud, Saint-Gall et Genève.
La vente de marrons grillés fait-elle encore recette? Selon la Ville de Genève, les exploitants cessent leur activité au fil des ans pour des raisons de santé ou d’âge avancé. L’appel d’offres lancé pour repourvoir les lieux de vente vacants n’a pas rencontré un grand succès.
Le réchauffement climatique en serait-il la cause? La saison des marrons est en effet de plus en plus brève. De plus en plus fréquemment, bien avant la fin du mois de mars, les petits chalets de bois ferment leur porte faute de clients.