«Nous étions un peu fatigués du tourisme balnéaire et des croisières», confie ce couple de grands voyageurs genevois, de retour de la Grande route de la soie. «Sans aller jusqu’au bout du monde, nous voulions expérimenter un dépaysement historique et culturel un peu moins couru que la Grèce ou l’Egypte. Nous sommes revenus enchantés, avec un seul regret: avoir attendu l’âge de la retraite pour vivre cette aventure. Plus jeunes, nous aurions pu envisager un trek sur les montagnes Tian-Shan, à travers les steppes ou les déserts, et séjourner sous une yourte.»
Richesse
La plupart des voyageurs rentrés d’Ouzbékistan font surtout état de leur étonnement face aux joyaux architecturaux de Samarkand, de Bukhara ou de Kiva, dont la richesse ornementale émerveille depuis des siècles (voir encadré).
Aussi fastueux soit-il, ce décor ne devrait pas cacher les autres atouts d’un Etat aux zones naturelles très variées, au climat agréablement doux et à la population hospitalière.
Il ne devrait pas occulter non plus les réalités d’un régime politique plus dur encore que les vieilles pierres. Une dictature qui n’empêche toutefois pas le touriste de séjourner chez l’habitant ou d’approcher librement les artisans. Goûter au mode de vie des villageois ouzbeks, à la saveur de leur thé vert, fruits et légumes, voilà qui peut constituer une aventure en soi.
Chemins de traverse
Au-delà de ces principaux sites touristiques, l’Ouzbékistan multiplie les lieux et événements uniques, intéressants compléments aux circuits traditionnels. Alors que les régions montagneuses abritent sanatoriums et établissements de cure, Khorezme s’inscrit comme le fief des mille citadelles. Les archéologues y ont mis au jour une multitude d’anciennes cités et palais de tsar. Plus ancien encore les plus de 10’000 pétroglyphes de Sarmuch-Say, ramenant sur plus de 20 km² aux Ages de la pierre et du bronze. Plus proche de notre époque, le musée des arts Savitsky s’enorgueillit d’une superbe collection de milliers d’objets d’Asie centrale et de toiles avant-gardistes russes. Enfin, le festival Asrar Sadossi célèbre chaque année en mai la quintessence de la poésie épique ouzbek.
Mode de vie
Sous l’emprise soviétique tout au long du XXe siècle, l’Ouzbékistan sunnite s’est vu coupé du reste du monde musulman. Depuis l’indépendance, l’Islam revient en force. On voit réapparaître des traditions souvent figées au début des années 1920, oralement transmises par les anciens. On y repère des réminiscences de mazdéisme, de zoroastrisme, de chamanisme et – en certains endroits – de coutumes liées à la vie nomade. www.pichonvoyageur.ch