Pour les touristes qui atterrissent en Islande (aéroport international de Keflavík), la capitale – distante d’une cinquantaine de kilomètres – est un passage obligé. La majorité, toutefois, ne s’attarde guère à Reykjavik, pressés de partir à la découverte d’un territoire sauvage fascinant. Etendue entre deux fjords, la ville – l’une des plus septentrionales du monde – mérite pourtant mieux qu’un simple transit. Est-ce pour conjurer les noirceurs volcaniques ou hivernales qu’elle confère à ses demeures une telle palette?
Les Islandais affectionnent tant les couleurs qu’ils en appliquent jusque sur le revêtement de leurs chaussées. Ainsi, la principale avenue commerçante s’est-elle parée de toutes les nuances de l’arc-en-ciel, joyeux ruban bordé d’échoppes à souvenirs, boutiques de fringues nordiques et autres cafés aux terrasses bondées.
Repère
Haut de 74,5 mètres, Hallgrímskirkja – encore un de ces mots islandais imprononçables – a longtemps été le plus haut bâtiment islandais, jusqu’à la construction d’une tour, en 2008. Avec la futuriste Harpa, superbe salle de concerts, cette église est emblématique d’une ville qu’on ne visite pas pour les monuments. Son architecture bétonnée évoque les orgues basaltiques, présents en grand nombre sur l’île. Elle fait surtout office de repère géographique, comme un phare dominant le centre-ville.
Vert, vert, vert
Ici, surtout en été, et à seulement 250 km au sud du cercle polaire, on est surpris par l’abondance des espaces végétalisés. On en compte environ 410 m² par habitant, ce qui vaut à Reykjavik sa réputation de ville la plus verte du monde. Elle rassemble environ 130’000 âmes, soit pratiquement les deux tiers de la population islandaise.
Sophie est une expatriée française installée en banlieue: «Pour ceux qui se posent la question, l’hiver en Islande, ce n’est pas six mois de nuit complète. En gros, on a quatre heures de luminosité par jour. Tout bascule au moment du solstice, juste avant Noël. Bien sûr, s’il y a une tempête ou un autre caprice cyclonique, tu ne vois pas du tout le soleil. Mais l’Islande au quotidien, c’est aussi des journées magnifiques. Et surtout, il n’y a jamais de juste milieu. Le vent est violent et glacé ou n’est pas. Quand il se déchaîne, il peut faire tomber la pluie à l’horizontale.»