Marrakech: une destination si tendance que les amoureux de la Ville Rouge craignent pour l’intégrité de leur joyau, dont ils redoutent un développement spéculatif échevelé. On les croise dans la labyrinthique médina, où se trouvent tant d’accueillants riads. L’une de ces maisons patrimoniales – joliment nommée Villa des Orangers – se cache au pied de l’emblématique Koutoubia (mosquée jouxtant Jemaa El Fna, la seule place sans monuments déclarée chef-d’œuvre du patrimoine oral de l’humanité par l’UNESCO).
La demeure s’articule autour d’un grand jardin et de trois patios verdoyants avec fontaines sous des galeries aux arcades de plâtre ciselé. Rien, dans ce voluptueux cocon, qui puisse donner prise au moindre fantasme d’insécurité. «Nous suivons attentivement les directives du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), et nous rappelons à nos clients qu’au Maroc, comme en Tunisie, ils ne sont jamais livrés à eux-mêmes. Nos réceptifs savent prévenir tout problème», rassure Alain Müllauer, directeur de Destinations, spécialiste suisse des voyages au Maghreb (et ailleurs).
Oasis cachée
Marrakech serait-elle devenue le palmier qui cache la palmeraie? Car le pays regorge de richesses moins courues, en plus du circuit des cités impériales et des plages. Qui s’attendrait, par exemple, à trouver dans un village du sud proche de Taroudant, un lieu unique et surprenant, idéal pour échapper aux grisailles de notre hiver? Tout y est conçu pour un séjour de remise en forme au soleil: architecture d’inspiration locale, jardin fleuri, ambiance familiale, cuisine raffinée et soins personnalisés. Bienvenue aux Bains Berbères, un établissement couronné du prix d’excellence Trip Advisor, et dont le bon rapport qualité-prix a également retenu l’attention du Guide Routard! C’est dire si le secret risque de s’émousser…
Magique Essaouira
Les Portugais du 16e siècle l’appelaient Mogador. Cette citadelle blanche blottie dans ses murailles dorées constitue le parfait complément d’une escapade à Marrakech. Un sultan ayant décidé de fonder là un port susceptible de rivaliser avec Agadir, le sort d’Essaouira était scellé: ce serait non seulement une place fortifiée, mais aussi un débouché du trafic saharien et un important centre des produits européens.
L’harmonie des lieux explique l’engouement des esthètes et artistes de partout qui ont adoré - et adorent toujours – la médina et les souks de ce véritable décor de cinéma. Orson Welles, justement, vint y tourner son film Othello, Palme d’or à Cannes en 1952.