Le soleil tente une percée sur les contreforts du lac de Zurich, bien vite rattrapé par un banc de brouillard. Qu’à cela ne tienne, les pêcheurs sont déjà à pied-d’œuvre ce samedi matin. Profitant d’un calme relatif sur les eaux pour faire mouche. A l’arrière-plan, des avironneurs turbinent.
Le silence de ces activités est quelque peu troublé par le bateau qui fend les flots vers la halte de Bürkliplatz, à deux pas de la fameuse place Bellevue zurichoise. Destination intermédiaire: l’île d’Ufenau, à deux heures de là et à un agréable rythme de sénateur.
En fin de matinée, le navire laisse échapper une grappe de passagers, qui se dispersent dans le paysage pour une courte balade circulaire dans une nature préservée. La marche débouche sur l’église paroissiale Saint-Pierre et Paul, surplombant des coteaux de vigne.
A l’autre extrémité de la boucle, le regard porte haut sur la rive gauche, dégagée. De chaque côté du débarcadère, de petites embarcations attendent leur capitaine, tandis qu’une plus volumineuse accoste.
Au son de l’accordéon
Au centre de cette langue de terre, le son de l’accordéon fait office d’aimant sonore pour le seul restaurant de l’endroit, égayé par un trio de musiciens. L’accueil est chaleureux et le service rapide.
Beaucoup d’espace et des poules dans un enclos garantissent une pause distrayante aux enfants.
En début d’après-midi, c’est la suite du voyage. Jusqu’à Rapperswil. Toujours en bateau. Après quelques minutes, la majestueuse tour principale du château médiéval de la ville saint-galloise se rapproche à vitesse grand V. Météo clémente aidant, elle a tout de méditerranéen. A commencer par son petit port agrémenté d’une promenade, qui fait le bonheur des familles et des amoureux. Certains couples (se) posent au bord de l’eau et devisent devant ses reflets argentés.
Les terrasses ne désemplissent pas. On se laisserait tenter. Mais, ce serait dommage de ne pas s’engager dans les ruelles pavées de la vieille ville, qui fleure bon le Moyen Age, période historique qui culmine avec son château fort du XIIIe siècle.
La citadelle pour témoin
Préservées, restaurées, soignées, les habitations, qui à colombages, qui ornées d’arcades, qui décorées de fresques, respirent le passé. Que l’on convoque volontiers, plus tard, devant un café, sur la place centrale, avec la citadelle pour témoin.
Y grimper équivaut à un moment intense dans les cours, son église, son cimetière, ses esplanades. Son musée polonais ajoute une touche émouvante. Scellant l’amitié entre la Suisse et la Pologne, il évoque le lourd tribut payé par cette dernière lors de la Seconde Guerre mondiale.
A ses pieds, et à la hauteur du couvent des capucins auquel il est rattaché, un jardin de 16’000 roses plante le décor odorant du quartier.