Qui a dit qu’ici les corbeaux volaient à l’envers pour ne pas voir la misère? Peu importe l’auteur! C’était hier. Vivre en Lozère demeure cependant un choix: celui d’y rester ou d’en partir à jamais… ou d’y revenir.
Qui dit Lozère, pense très vite moutons dont l’effectif dépasse les 160’000 têtes malgré quelques ravages des loups en liberté ici et là. La visite guidée du Parc des loups du Gévaudan, à Saint-Léger de Peyre, permet d’approcher le canidé et de découvrir sa vraie nature empreinte de timidité dans la fuite de l’homme. Rien à voir avec l’horrible Bête du Gévaudan qui, entre 1764 et 1767, tua plus de 88 personnes. Le mystère demeure. Etait-ce un chien énorme, une hyène ou un «serial killer»?
Ancienne filature
Le hameau de Sainte-Eulalie-en-Margeride, quant à lui, accueille la Réserve des bisons d’Europe, des colosses pouvant atteindre 1200 kilos et 2 mètres au garrot. Ce parc animalier dont la visite se fait en calèche a été créé en complément du plan de sauvetage de cette espèce mené en Pologne dès 1920.
Autrefois, la laine était une source de revenu en Lozère. A Langogne, ne manquez pas de visiter la Filature des Calquières, la plus ancienne de France, pour y découvrir la «mule-jenny», une machine à filer à énergie hydraulique qui, au fur et à mesure de ses perfectionnements, produisait d’un même mouvement de 30 à 1000 fils en même temps.
Edifiée à partir de 1369 à l’initiative du pape en Avignon Urbain V, la cathédrale de Mende (chef-lieu de la Lozère) déploie, dans un style gothique flamboyant, deux clochers, l’un de 65 mètres de haut et l’autre de 84 mètres. Ce dernier abritait la cloche la plus sonore et la plus grosse de toute la chrétienté. Elle était baptisée la «Non Pareille». Victime des guerres de religion, elle sonna pour la dernière fois en 1579. Seul son battant d’un poids de 470 kg subsiste, lequel est exposé à l’intérieur.
Gorges du Tarn
Jusqu’au début du XXe siècle, il n’y avait pas de route dans les Gorges du Tarn, une rivière qui prend sa source sur le Mont Lozère. Les habitants s’y déplaçaient en barque sur 53 km. Aujourd’hui, tout a changé et, chaque année, les bateliers, natifs des lieux, accueillent plus de 30’000 visiteurs admirant une succession de sites naturels hors du commun avant de pénétrer dans le Cirque des Baumes profond de 500 m. Oui, on reste bouche bée en Lozère.