Inséré dans un écrin futuriste à Abu Dhabi, le musée présente de manière originale des pièces rares. Installé sur une île, il est l’un des atouts de l’émirat.
Le Louvre Abu Dhabi, avec sa coupole constituée de huit couches de formes étoilées entrelacées, contribue à augmenter l’attractivité de l’émirat.
Devant la statue de Ramsès II, une vaste salle montrant un style de présentation aéré.
«Salle de danse à Arles» (1888), De Vincent Van Gogh:
De Vincent Van Gogh:
«L’Orateur» sculpté à Rome, côtoie un bodhisattva originaire du Gandhara.
Les touristes ont de la chance: la concurrence que se livrent les cités des Emirats arabes unis leur vaut une débauche d’efforts pour les attirer. Dubaï a annoncé vouloir devenir la première destination du monde, en passant de 10 millions de visiteurs en 2012 à 20 millions en 2020. Hongkong fait mieux, pour le moment. Abu Dhabi en a accueilli pas loin de 5 millions et son objectif dans les deux ans est d’atteindre 8,5 millions. Le Louvre, ouvert en novembre 2016, a pu se féliciter d’avoir enregistré un million d’entrées après un an.
L’audace sans limites
Le désert n’est jamais loin. La mer non plus! L’architecte Jean Nouvel a conçu une bâtisse extraordinaire, dont la pièce maîtresse est une coupole constituée de huit couches de formes étoilées entrelacées. La lumière du soleil, dont l’émirat n’est pas avare, joue toute la journée l’animatrice du lieu, en se glissant par les interstices pour faire office d’éclairagiste inventif. Ce dôme n’est qu’une des caractéristiques visuelles marquantes, de nombreux bâtiments blancs se suivent pour créer une sorte de médina culturelle. La construction a été réalisée sur l’île de Saadiyat («île du bonheur»), qui accueille aussi le Musée Cheikh Zayed National, le Guggenheim Abu Dhabi, des hôtels et d’autres lieux culturels.
La collaboration avec le Louvre parisien est inédite. Elle aboutit à une présentation originale des collections. Certaines sont propriété de l’établissement local, d’autres proviennent de prêts, d’un échange constant entre les 12 institutions participant à l’aventure et celle de l’émirat (outre le Musée du Louvre, on y voit celui d’Orsay, celui du quai Branly, le Centre Pompidou, le Musée Rodin, etc.). L’accord court sur trente ans, et prévoit chaque année des expositions temporaires en même temps que le prêt d’œuvres et une collaboration pour que les Emiratis constituent leur propre collection.
Comme d’autres, le Louvre Abu Dhabi n’a rien de figé. De plus, la manière d’exposer suscite un intérêt différent de celle que l’on observe habituellement, où ce sont les époques qui se succèdent. Là, on a affaire à des thématiques qui entrecroisent les périodes et les traditions. Cela ouvre des perspectives et montre que des artistes très éloignés pouvaient avoir des inspirations curieusement concomitantes.
Le sens de la visite
A moins de louer un «guide vivant», il est utile de se munir de la tablette tactile multilingue mise à disposition. Elle permet de faire la visite du Louvre Abu Dhabi à sa guise. Les textes expliquent clairement et complètement ce que les yeux découvrent. Les vitrines sont suffisamment espacées pour que l’on puisse choisir laquelle admirer, si jamais un groupe occupe un endroit que l’on visait.
La manière de présenter les œuvres est intéressante. Deux statues se côtoient: «L’Orateur» sculpté à Rome au cours du premier siècle de notre ère et, à la même période, au Gandhara (Nord de l’actuel Pakistan) apparaît ce bodhisattva (bouddha avant l’atteinte de l’éveil). Toutes deux montrent un souci de naturel frappant.
Le Gandhara était la région où se constituent les royaumes indo-grecs à la suite des conquêtes d’Alexandre le Grand. Dans d’autres salles, ce sont des poteries ou des porcelaines d’origines variées qui permettent des comparaisons passionnantes.
Abu Dhabi - En pratique
Y aller
De Genève, plusieurs compagnies desservent les Emirats arabes unis. Les principaux aéroports sont Dubaï, numéro un mondial pour le trafic
des passagers étrangers (88 millions en 2017) et Abu Dhabi. Passeport en cours de validité nécessaire. Abu Dhabi et Dubaï ne sont qu’à une heure d’autoroute l’une de l’autre.
Quand?
La température moyenne est de 27 degrés sur l’année. Les écarts sont importants, le maximum peut aller jusqu’à 50 degrés, aussi il convient d’éviter l’été, de mai-juin à septembre où parfois des tempêtes de sable surviennent. En hiver, entre décembre et mars, même si c’est rare,
il arrive qu’il pleuve abondamment. Des bancs de brouillard peuvent apparaître.
Incontournables
La Grande Mosquée Sheikh Zayed est à voir. Blanche, incrustée de pierres semi-précieuses, elle se visite facilement. Attention, pas de bras nus ni de tête découverte pour les femmes… Et bien sûr le désert!
Où loger?
De nombreux hôtels, de toutes catégories. Des appartements aussi, mais ils sont assez chers.
