«Waoooh, il est beau!», s’ébahit le gamin. «Il est surtout gros!», nuance le père, songeant sans doute à la gracieuse silhouette des navires d’autrefois. A quai, le mastodonte – 294 mètres de long – soumet nos deux passagers à l’échelle lilliputienne.
Le monstre a été conçu aux chantiers navals de Marghera, près de Venise. Destiné à louvoyer dans les Caraïbes, il signe la montée en gamme du croisiériste américain, offrant à bord le ratio d'espace le plus élevé de tous les navires de plaisance contemporains. Dans cette lancée, cinq autres bâtiments répondant aux mêmes normes sont déjà annoncés pour ces prochaines années.
Jusque-là, rien ne distingue vraiment le Norwegian Prima des autres paquebots capables de loger plus de 3000 vacanciers. C’est donc dedans qu’il faudra chercher la différence.
Décorum et adrénaline
Agrémenté de sculptures, un balcon extérieur ceinture tout le navire. L’art contemporain est omniprésent à bord, dans un agencement heureusement moins «bling-bling» que chez certains concurrents. Incontournables, un casino, un spa, un théâtre et des boutiques diversifient les activités pour occuper les journées passées en mer.
La compétition allant bon train entre armateurs, c’est à celui qui proposera les plus extravagantes attractions. Sur les grands bateaux, on a déjà vu des patinoires, des murs de grimpe, des tyroliennes et autres parcours de mini-golf. Voici maintenant les toboggans les plus rapides en mer – The Rush et The Drop – et le Prima Speedway, premier circuit embarqué de karts, sur trois niveaux.
Restauration
Les tables du Prima diversifient leurs cartes. Elles vont du grill à la gastronomie française, en passant par le raffinement japonais ou les spécialités mexicaines. Innovation: une aire de restauration (food hall) ponctuée de stands diversifiés. C’est mieux que la terne ambiance de cantine entrepreneuriale expérimentée sur d’autres navires. Ce concept ménage de nombreux cloisonnements où les commandes s’effectuent par tablette numérique.
Point commun de la plupart des buffets: leur cuisine apparente, ouverte sur la préparation des mets. Pour lutter contre le gaspillage, Norwegian Cruise Line calcule méticuleusement les rations (renouvelables). Au self-service, la taille des assiettes et gobelets a été judicieusement réduite pour freiner les débordements souvent générés par les forfaits tout compris.
Quid de l’environnement?
Comme on sait, les navires marchands et de loisirs sont légitimement dans le collimateur des organisations non gouvernementales écologistes en raison de leur fort impact sur le réchauffement climatique. Au baptême du Prima, Harry Sommer, CEO de Norwegian Cruise Line, évoque brièvement le sujet: «Nous évaluons régulièrement les facteurs de pollution et mettons l'accent à l'échelle de l'entreprise sur le leadership environnemental. Nous recherchons et investissons également en permanence dans de nouvelles technologies et innovations qui nous permettront d'améliorer notre performance dans ce domaine.» A bord, l’un des communicants de la compagnie surenchérit; il fait remarquer que l’impact global d’une croisière est à diviser par le nombre de passagers embarqués: «Les croisiéristes sont autant d’automobilistes qui n’utiliseront pas leur voiture tant qu’ils sont à bord, par exemple.» Pur argument de marketing?
En pratique
Le budget
On trouve une multitude d’offres de croisières en ligne, à des tarifs très variés. La plupart des compagnies proposent la formule «all-inclusive» (acheminement, repas, activités, à l’exception des excursions et des pourboires). Pour obtenir le meilleur prix, deux options: • Réservation anticipée (promotions pouvant aller jusqu’à 50% de réduction.) • Last Minute (attendre le tout dernier moment, quelques semaines avant le début de la croisière).
Le bon choix
Vous allez passer la majeure partie de votre séjour à bord. Alternative: le paquebot géant ou le navire aux dimensions plus modestes (c’est un peu le dilemme du Hilton ou de l’hôtel de charme). Reste à choisir sa cabine. Plusieurs catégories sont proposées. Celles de l’intérieur sont les plus économiques (pas de fenêtre).
Les escales
L’avantage des croisières est de ne pas avoir à faire et refaire ses bagages. Attention à bien examiner le parcours – l’intérêt des escales et des excursions – et prendre en compte la durée du voyage.