Le seul nom de Bolivie fait tourner la tête. Comme l’altitude de l’aéroport de La Paz: 4100 mètres! Il paraît que l’on peut tomber dans les pommes en sortant de l’avion. Idée reçue?
Contre le soroche, le mal de l’altitude, il y a des masques à oxygène et du maté de coca dans une salle spéciale de l’aéroport de La Paz. Encore une petite crainte? L’aéroport principal du pays n’est pas La Paz mais Santa Cruz de la Sierra, à 373 mètres d’altitude… Plus bas que celui de Genève (470 m.).
Des paysages grandioses
Sans doute le soroche nous a-t-il fait oublier que les deux tiers du territoire bolivien sont à moins de 600 mètres d’altitude. Monica Guzman-Chavez sourit de nos idées reçues. Bolivienne travaillant à Genève, elle ne dit pas – ou alors juste un peu – que son pays est le plus beau du monde. «Maintenant, vous reviendrez sans appréhension, pour voir d’autres choses. L’Amazonie bolivienne est exceptionnelle, avec sa flore et sa faune dont les dauphins d’eau douce du rio Mamoré et, oui, les moustiques aussi!» Partout en Bolivie, les paysages sont grandioses, à commencer par l’impressionnant Salar de Uyuni, le plus grand désert de sel au monde (plus de 10’000 km²). La beauté se retrouvera dans les marchés colorés comme dans les jardins d’orchidées ou devant un toborochi (Ceiba speciosa), un arbre au tronc en forme de bulbe et que, là-bas, l’on dit en corps de femme! Ajoutons les papillons, la musique, la danse, les Boliviens… ou les Boliviennes. Elles sont, comment dire, mas guapas!
Beau à pleurer
On survole les souvenirs des marchés de La Paz en téléphérique urbain, le plus haut du monde, avec vue sur le Nevado Illimini (6462 m.), deuxième sommet du pays après le Sajama (6542 m.). Ce soir, après le steack de lama à… La Comédie Française, nous irons boire un verre au Diesel Nacional dans le quartier Sopocachi.
Dans la tête, restera toujours l’extraordinaire. Tout le monde peut lire que la plus grande partothèque baroque du monde (bibliothèque de partitions musicales) se trouve en Bolivie, aux Archives missionnaires de Concepción. Mais, là, dans la Chiquitania, entendre cette musique baroque bolivienne et ces chants qui emplissent l’air d’une mission jésuite. Les mots n’ont plus de sens, c’est juste beau à pleurer.