La Scandinavie bénéficie actuellement d’un bouche-à-oreille flatteur. Comblés par leur expérience nordique, les vacanciers vantent la beauté de la nature, l’éclat de la lumière, la photogénie des escales portuaires.
Embarquer pour une croisière estivale en Norvège, c’est l’assurance de s’immerger dans un paysage dont les dimensions imposent l’humilité aux plus gros paquebots. Il suffit de grimper sur les hauteurs pour les voir réduits à la taille de maquettes. Les randonneurs le savent bien, qui vont tutoyer les glaciers. Les moins intrépides se contentent de photographier les cascades en contre-plongée avant de visiter quelque musée dédié à l’histoire hanséatique ou quelque boutique de souvenirs envahie par des pulls colorés et des figurines de gnomes.
Navires de légende
Si les villes portuaires se ressemblent un peu au premier abord –mêmes oiseaux de mer, mêmes maisons de bois vivement colorées – chacune recèle tout de même assez de particularités pour titiller la curiosité de l’explorateur. Ici, un quartier aux allures californiennes, là un centre culturel avant-gardiste, comme l’USF de Bergen, dans une ancienne conserverie de sardines.
A la fin du XIXe siècle, les liaisons routières sont inexistantes dans le nord de la Norvège. Surgit alors l’idée d’une ligne maritime assurant notamment les services postaux été comme hiver. Quelques années plus tard, l’Express Côtier devient partie intégrante du patrimoine national, les habitants des villages les plus reculés se voyant enfin reliés au monde.
A sa mission de transport de marchandises et de passagers, la compagnie Hurtigruten va très vite associer une vocation touristique. Aujourd’hui, les différentes escales entre Bergen et Kirkenes sont reliées quotidiennement – jour et nuit – par une flotte de navires, chacun effectuant le trajet aller-retour en onze jours. Ces bateaux qui chargent et débarquent marchandises et passagers de port en port sont désormais intimement liés à la vie des habitants du littoral qui les utilisent comme on emprunte ailleurs le train ou l’autocar.
Installé à Storkmarknes, la ville qui a vu naître la compagnie, un musée retrace l’épopée de l’Express Côtier. Des reconstitutions font revivre le service postal, les manœuvres de chargement du fret, les mesures de sécurité et diverses techniques de navigation. www.pichonvoyageur.ch
