Un Messerschmitt Bf 108B de 1938, un Piper L4, un Grumman Avenger de 1945 aux ailes pliables, un North American T6 de 1946 ayant été utilisé pendant la guerre d’Algérie, un vieux Cessna aux couleurs de Swissair, un Dewoitine de 1931 qui est le plus vieil avion des forces aériennes suisses encore capable de voler. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les hangars de l’aéroport de la Blécherette (VD) renferment de superbes trésors pour qui s’intéresse à l’aviation et à son histoire.
Maintenir le patrimoine
Au total, une vingtaine d’aéronefs dont certains ont une taille respectable, tous entretenus par l’Association pour le maintien du patrimoine aéronautique (AMPA) fondée en 1981 et adossée à une fondation reconnue d’utilité publique. Dirigée depuis vingt-trois ans par le Lausannois Edouard Schubert, l’association a pour objectif, comme son nom l’indique, de sauvegarder non seulement de vieux appareils emblématiques des grandes périodes de l’histoire de l’aviation, mais aussi un patrimoine immatériel inestimable, le savoir-faire spécifique de la maintenance de ces vieux aéronefs et de leur mode de pilotage. Car tous les appareils, une fois restaurés volent, et participent le plus souvent possible à des meetings aériens ou à des vols privés.
«Avec le temps, nous avons réussi à créer une vraie collection d’avions volants et un pôle de compétences uniques en Suisse romande. Mais plus largement, notre rôle est celui de passeurs, observe Edouard Schubert. Nous avons reçu les avions et le savoir-faire des générations passées et nous devons le transmettre aux jeunes de notre association. Certains de ces avions ont participé à la Deuxième Guerre mondiale, ils sont le témoin d’une histoire.»
Mécaniciens bénévoles
Forte de quelque 500 bénévoles, l’association, qui ne perçoit aucune subvention, gère elle-même les avions, grâce à ses membres coachés par un professionnel, les restaurent, puis les réparent et assurent leur maintenance régulière tout en les faisant voler de temps en temps. Principal enjeu: trouver les pièces détachées qui permettent de remettre en état les appareils. «Pour le Piper, qui est un peu la Jeep de l’aviation, c’est assez facile, sourit Edouard Schubert, car on trouve tout aux Etats-Unis. Pour d’autre, part contre, il nous faut refabriquer certaines pièces. Heureusement, nous avons la plupart de nos avions dans un état plutôt correct à la base.» Ensuite, tout est affaire d’huile de coude, lorsqu’on sait que la réparation d’un avion peut demander jusqu’à mille heures de travail.
Afin de faire profiter le public de ses petites pépites, l’association organise volontiers des visites, sur simple rendez-vous à l’adresse: info@ampa.ch www.ampa.ch