Le centre-ville de Detroit est en pleine construction et rénovation. «Il y a même une longue liste d’attente pour les appartements à louer, confie Renee Monforton, directrice marketing du Detroit Metro Convention & Visitors Bureau. Exilées en banlieue, les grandes enseignes reviennent downtown. C’est un signe qui ne trompe pas.»
Pourtant tout semble vide. Le visiteur se sent perdu dans cette ville si étendue que vous pourriez y glisser Manhattan, Boston et San Francisco. Prévue pour 2 millions d’habitants vers 1950, son âge d’or, elle n’en compte plus que 670’000, aujourd’hui.
«Touristiquement parlant, poursuit Renée Monforton, c’est pourtant un succès. L’an passé, Detroit a accueilli 18 millions de visiteurs, attirés par les manifestations sportives, les balades le long du Front River, le Motown Museum et l’attraction numéro 1: le Ford Museum and Greenfield Village.»
En voiture!
Direction Dearborn, lieu de naissance de Henry Ford (30.07.1863), où s’étend aujourd’hui le plus grand musée des Etats-Unis.
Cet énorme parc d’attractions, dont Main Street inspira Walt Disney lors de sa visite en 1940, présente 300 ans d’histoire américaine. Des témoignages de la révolution industrielle aux 15 millions de Ford T vendues, à l’habitat avec le laboratoire de Thomas Edison expérimentant le filament de tungstène pour la lampe à incandescence. Ou encore, un instant d’émotion devant le bus de Rosa Parks, figure emblématique de la lutte contre la ségrégation raciale, et la limousine décapotable dans laquelle avait pris place Kennedy lors de sa visite fatale à Dallas.
La fin du «Heidelberg Project»
Lorsque la situation économique de Detroit se dégrada, beaucoup de résidents laissèrent leur maison à l’abandon. En guise de protestation sociale, l’artiste Tyree Guyton commença à décorer les façades des habitations en ruines de Heidelberg Street. Des objets hétéroclites «encombrèrent» les jardins. Un taudis pour les uns; une forme d’art réactionnaire, admirée par 280’000 visiteurs en 2016, pour les autres. Dépêchez-vous! Tyree Guyton jette l’éponge après 30 ans de création.
En retrait des sentiers battus que sont New York, la Californie et la Floride, Detroit est une escale d’au moins 3 jours pour les Européens à inscrire sur l’axe Montréal, Toronto et Chicago.