Evoquer le Rhin, c’est immédiatement penser à la puissance qu’il génère. D’une longueur de 1233 km, il se jette dans la mer du Nord après avoir au préalable baigné la Suisse – où il prend sa source –, l’Allemagne et les Pays-Bas, tout en longeant le Liechtenstein, l’Autriche et la France. Son rôle économique est incontestable. Mais il se double, et c’est ce qui nous intéresse ici, d’une approche romantique qui séduit plus de 130’000 croisiéristes par an. Quant aux amateurs de brasses, ils hésitent d’autant moins à s’y rafraîchir que ce cours d’eau est l’un des plus propres d’Europe.
En été, la ville de Bâle regorge ainsi d’amateurs équipés d’un baluchon étanche contenant leurs vêtements, qui leur permet de se jeter dans les flots où bon leur semble et d’en ressortir à l’endroit de leur choix.
La vie de château
La poésie du Rhin ressort de ses châteaux forts. Rois, archevêques ou princes, tous ont voulu, un temps, marquer leur territoire par des constructions pour la plupart haut perchées et généralement établies au-dessus d’une ville. Il en est résulté, sur la rive gauche, de Bingen à Coblence, et, en face, entre Rüdesheim et la même Coblence, un itinéraire de quelque 200 km qui donne l’impression de se retrouver, pour le meilleur, au Moyen Age. Il est logique que ce parcours appartienne au patrimoine mondial de l’Unesco.
Tomber sous le charme!
S’il fallait ne retenir qu’une citadelle, ce serait celle d’Heidelberg. Certes aux deux tiers en ruines (de qualité), la forteresse gothique n’en dégage pas moins un sentiment de prestige et de grandeur, au propre comme au figuré. Sa superficie horizontale et verticale lui offre le privilège d’être vue de loin.
Plus en nord, en descendant le fleuve, le rocher de la Lorelei, près de St. Goarshausen, est toujours un passage attendu, voire délicat, jadis. La jeune fille sculptée sur un rocher attire tous les regards. Et pour cause. Moult naufrages auraient été dus à sa voix envoûtante, qui charmait et captait toute l’attention des marins. Ils en oubliaient alors de naviguer…