Une nouvelle capitale se doit d’être flamboyante pour attirer tous les regards, susciter l’envie. C’est pourquoi, au début des années 1700, le tsar Pierre le Grand fait miroiter monts et merveilles à divers architectes et artistes renommés pour l’aider dans son entreprise: bâtir Saint-Péterbourg, dans le nord-ouest de la Russie. Parmi eux, le Tessinois d’Astano, Domenico Trezzini, qui a notamment acquis sa réputation pour ses travaux architecturaux militaires à Copenhague. Preuve de la confiance immédiate du futur empereur de toutes les Russies, le Suisse se voit confier la réalisation de l’incontournable forteresse Pierre-et-Paul, lieu de naissance de la ville, sur l’île aux Lièvres. Rien de moins! La citadelle se voit de loin avec sa cathédrale et, surtout, sa flèche de 123 m. Il faudra vingt-cinq ans au ressortissant helvétique pour parvenir à ses fins.
Inspiration helvétique
Parallèlement, il s’attaque à la Komanda, une école d’architecture où le dessin et la théorie sont enseignés. A partir de 1710, c’est au tour du Palais d’été du stratège guerrier bordant la Fontanka de passer sous les crayons inspirés de Domenico Trezzini.
Au cours du temps et de l’aboutissement des chantiers, les deux hommes deviennent toujours plus proches. C’est ainsi que les premières réalisations de l’Helvète vont progressivement être érigées en modèles pour toutes les suivantes.
L’Ermitage, symbole culturel
Au chapitre des édifices, de style baroque, cette fois, focalisons-nous sur le prestigieux Ermitage, au bord de la Neva, un des passages obligés d’une visite à Saint-Pétersbourg. Avec ses 3 millions d’œuvres, il caracole en tête des principaux musées de la planète. Toutefois, 60’000 «seulement» sont exposées dans… 1057 salles! Cela suffit à combler les amateurs de tableaux. Les maîtres européens, Picasso, Rembrandt, Gauguin, Matisse, Monet, Rubens, etc. s’y expriment largement.
Quelque 700’000 objets archéologiques, 13’000 sculptures et un million d’œuvres numismatiques (monnaie, médailles) occupent parallèlement une place en vue.
Si les collections et leur volume sont remarquables, il convient de laisser vagabonder son regard sur les salles et bâtiments, qui n’usurpent pas, eux aussi, le qualificatif de merveilles.