Mozartmania. C’est peu de dire que la cité voue un véritable culte à son démiurge de la musique, qui a commencé durant la seconde moitié du XIXe siècle. Les enseignes arborant son nom ou des dérivés sont innombrables. Cela ne saurait ternir le charme objectif de Salzbourg, très baroque. Ainsi, la vieille ville piétonne, joyau inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, n’a pas changé d’une note depuis l’époque de Wolfgang Amadeus Mozart, soit quelque 200 ans. En son sein trône le Dôme (cathédrale Saint-Rupert), dont la visite intérieure est un ravissement. Pour l’anecdote, le célèbre musicien y fut baptisé. En sortant, arrêtez-vous au café Tomaselli tout proche, le plus ancien de Salzbourg. Les Mozart, père et fils, étaient des habitués.
Retour dans le passé
Les traboules confèrent de faux airs de Lyon à cette ville, cependant que les dédales de rues contrastent singulièrement entre celles à la dense animation et d’autres où un calme olympien règne jusqu’à donner l’impression, eu égard aux décors, d’un retour dans le passé où carrosses et cochers pourraient surgir à tout moment. Certaines venelles donnent des perspectives uniques à Salzbourg. Il y a tant à voir que l’on ne sait plus où poser le regard. Les hauteurs sont, à ce titre, riches en clochers. La forte influence catholique qui a présidé dans cette principauté sacrale et indépendante – les Habsbourg n’avaient aucune influence – a engendré la construction de 107 églises et plus de 30 monastères… Pour autant, la fière mélomane, qui a rejoint l’Autriche en 1816, a aussi un côté laïc prononcé.
Université de musique réputée
Au plan de l’héritage, et c’était le souhait de la veuve de Mozart, Salzbourg demeure une référence internationale, notamment via le Mozarteum, une université de musique qui accueille, chaque année, 1600 étudiants, pour moitié Autrichiens, et 50% d’élèves des quatre coins du globe.
Elle est située à deux pas du palais Mirabell et de ses grands jardins soignés où le son d’une harpe, entre autres instruments, met immédiatement le visiteur de passage dans l’ambiance. La cerise sur le gâteau mélodieux est sans conteste un concert de musique de chambre dans ce château. L’on chavire alors dans un autre monde, comme envoûté par l’esprit de Mozart.