Depuis Monsieur de Bougainville, découvrant en 1768 que le «bon sauvage existe», jusqu’à Marlon Brando épousant sa partenaire polynésienne lors du tournage des Révoltés du Bounty, le mythe de Tahiti et de ses 118 îles
réparties en cinq archipels a tenu bon contre vents et marées.
Après les navigateurs romantiques et extasiés du XVIIIe siècle, le cliché du bungalow planté sur une mer turquoise a pourtant essuyé la concurrence de nouvelles destinations dans le Sud-Est asiatique ou l’océan Indien (à noter que ces dernières n’ont fait que reproduire ce concept inventé il y a tout juste cinquante ans par les Baly Hai Boys, trois hôteliers californiens installés sur l’île de Raiatea). Désormais, les jardins d’Eden de Bora Bora, Moorea et autre Huahine misent sur leur différence, leur authenticité, et améliorent sans cesse leur offre.
Enigmatique Mana
Les Polynésiens sont attachés à leurs racines. Ils valorisent leur patrimoine historique et culturel en réaffirmant leur savoir-faire au travers des arts traditionnels, y compris le chant et la danse. Ce n’est que sous ces latitudes qu’on vous parlera du mana, cette énergie vitale qui relie tous les êtres vivants. Ce courant est évidemment récupéré par l’hôtellerie haut de gamme, dont les meilleurs établissements revalorisent la tradition en privilégiant notamment le végétal comme matériau de construction. Ils encouragent l’artisanat local et le recours aux produits naturels, alimentaires ou cosmétiques.
Tahiti et ses îles multiplient aussi les offres de découvertes et activités, de l’exploration des récifs coraliens à l’observation des baleines en passant par l’étude de la flore ou la visite de fermes perlières. La destination attire toujours les jeunes mariés, même si – pour nous autres Européens – elle reste lointaine. Pour en tirer le meilleur, une fois sur place, elle impose de louvoyer d’une île à l’autre. La croisière peut constituer une bonne alternative aux multiples transferts aériens. Compte tenu de tous ces éléments, le forfait du voyagiste est fortement recommandé – pratiquement et financièrement – comme ses conseils sur la meilleure période pour gagner la Polynésie (voir encadré pratique). Mais même sous les ondées hivernales, les inconditionnels sont unanimes: «Si ce n’est pas le paradis, Dieu que ça lui ressemble!»