Que ne ferait-on pas par amour… L’homme d’affaires anglais Mitchell Henry apporta une réponse éclatante, en 1867, en faisant construire pour son épouse, Margaret, tombée en pâmoison devant la région du Connemara, un château qui, aujourd’hui encore, attire tous les regards. Il faut dire que les contours blancs du château de Kylemore, qui se découpent agréablement sur son décor d’un vert symbolique, en font une carte postale prisée des visiteurs. Pour ajouter au charme ambiant, l’imposante bâtisse se situe juste au bord du lac Pollacappul. Ses atouts extérieurs donnent irrémédiablement envie d’explorer plus avant la bâtisse historique. Et le jeu en vaut plutôt la chandelle, l’intérieur se défendant bien avec ses salles de réception cossues (et de bal avec plancher de danse), ses 33 chambres, sa bibliothèque, son bureau, etc.
Eglise néogothique lumineuse
Malheureusement pour le couple de propriétaires et leurs neuf enfants, ils ne purent profiter indéfiniment de leur havre de paix. Lors d’un voyage en Egypte, en 1875, la mère de famille contracta une forte fièvre, dont elle devait décéder. Inconsolable, son époux lui fit ériger, sur le site du château de Kylemore, une église néogothique lumineuse, ornée de colonnes en marbre aux couleurs variées. Ses traits féminins rappellent l’âme de la défunte. A quelques pas de là, au cœur de la forêt, gît le mausolée, où reposent les inséparables pour l’éternité. Une délicieuse marche – une navette offre aussi une alternative – donne accès au jardin victorien, qui s’égaye à partir du printemps. Une jolie allée d’arbres y conduit.
Plein la vue
Le côté sauvage de l’«île d’émeraude» contribue pour une large part à son indéfectible cote touristique. Et s’il ne fallait retenir qu’un lieu symbolisant cet aspect, ce serait incontestablement les falaises de Moher, dans le comté de Clare, sur la côte nord-ouest. Il suffit de s’y arrêter quelques instants, d’en admirer la majesté plongeante, pour en arriver au constat que les mots viennent à manquer s’agissant de la description de ce spectacle naturel à couper le souffle. Il en devient presque divin, à tout le moins céleste, lorsque vent et océan Atlantique s’emportent, giflant de toute leur force respective les «remparts» de pierre. Doit-on préciser que l’on se sent alors tout petit devant tant de grandeur?...