La profession de journaliste a-t-elle changé? Plutôt le contexte. Ce qui a évolué, c’est le rythme. Auparavant, le rendez-vous était quotidien, hebdomadaire, et mensuel, avec un large choix de titres. Le soir, le résumé de la journée animait l’écran de télévision.
Avec les nouveaux outils d’information, les nouveaux canaux de diffusion, radios, télévisions locales, web, il n’est plus nécessaire de tenir un exemplaire en papier dans les mains ni de s’asseoir devant un poste de TV. Liberté du consommateur et contraintes inédites pour le journaliste. Hors des rythmes de diffusion, l’attention du second devient permanente. Le rendez-vous n’est plus fixe, il suffit de décider de s’intéresser à quelque chose et d’aller puiser l’information.
Multiplication des fake news
Le journalisme garde pourtant ses fondements. Son rôle a toujours dépassé la simple relation des faits. Il est encore plus exigeant avec la multiplication des fausses nouvelles (fake news). Toute information doit être vérifiée. En changeant de fréquence, cela demande deux qualités humaines essentielles. Elles se trouvent sous les pieds et au-dessus de la tête. En bas, c’est un enracinement, nécessaire à conserver un solide bon sens. En haut, une spiritualité, seule garante d’une vision autre que terre à terre et inspirant une profonde honnêteté. Ajoutez-y un peu de courage et l’amour des gens.